Le chef de l'opposition syrienne, Ahmed Moaz al-Khatib, a exhorté lundi le régime de Bachar al-Assad à répondre positivement à son initiative de dialogue pour mettre fin à un bain de sang qui a fait plus de 60'000 morts en 23 mois.
Usant d'un ton amène dans des déclarations à la chaîne satellitaire Al-Jazeera, le chef de la Coalition s'est dit prêt à "tendre la main" au régime s'il acceptait de s'asseoir à la table de négociations en vue de parvenir à une transition politique dans le pays.
Tranchant avec le langage virulent de l'opposition à l'égard du chef de l'Etat qualifié le plus souvent d'"assassin", Ahmed Moaz al-Khatib a invité le président syrien à épargner à la Syrie davantage de souffrances.
"Docteur Bachar, regarde tes enfants dans les yeux"
"Docteur Bachar, ce pays fait face à un grave danger, cesse d'être dans ta bulle, ne serait-ce qu'un instant, regarde dans les yeux de tes enfants et tu récupéreras une partie de ton humanité", a-t-il dit, utilisant un titre employé généralement par la presse officielle ou les partisans du président.
Le chef de l'opposition avait créé la surprise le 30 janvier en appelant à un dialogue, sous conditions, avec des représentants du régime, suscitant les réserves d'une partie de son camp. Lire: Le chef de l'opposition syrienne discute avec Russes et Américains à Munich
Ces déclarations interviennent alors que la population syrienne est épuisée par près de deux ans de tueries, de destructions et d'une terrible dégradation de la situation humanitaire.
afp/jgal
La Russie et l'Iran saluent cette proposition
La volonté de dialogue de Ahmed Moaz al-Khatib avait été saluée par les deux principaux alliés de Damas, la Russie et l'Iran, dont les ministres des Affaires étrangères ont rencontré le chef de la Coalition le week-end dernier en Allemagne et promis de poursuivre des contacts "réguliers".
Parallèlement à son ouverture envers l'opposition, Téhéran ne cesse toutefois d'apporter son soutien à son allié syrien, notamment après au raid mené par son ennemi juré, Israël, le 30 janvier contre un complexe militaire près de la capitale syrienne.
Selon des informations publiées dimanche par le New York Times, le raid pourrait avoir endommagé le principal centre syrien de recherche sur les armes biologiques et chimiques, à la suite de l'explosion de bombes visant un convoi transportant des armes anti-aériennes.