Les Etats-Unis réfléchissent à une nouvelle action "diplomatique" pour tenter de mettre fin au conflit en Syrie, a assuré vendredi le secrétaire d'Etat John Kerry, refusant de confirmer des désaccords au sein du gouvernement américain en 2012 sur l'opportunité d'armer les rebelles.
"Tout le monde au gouvernement et ailleurs dans le monde est profondément ébranlé par la violence qui se poursuit en Syrie (...) Nous faisons le point en ce moment, nous regardons quelles mesures, notamment diplomatiques, pourraient être prises pour s'efforcer de réduire cette violence", a déclaré John Kerry lors de son premier point de presse.
"Il y a trop de tueries, trop de violences et nous voulons évidemment essayer de trouver un moyen d'aller de l'avant", a déclare la nouveau ministre, aux côtés de son homologue canadien John Baird. Lire: Le régime syrien bombarde violemment la banlieue de Damas
Obama aurait refusé d'armer les rebelles
Le secrétaire américain à la Défense Leon Panetta avait reconnu jeudi avoir soutenu la secrétaire d'Etat de l'époque, Hillary Clinton, qui avait proposé l'été dernier d'armer les rebelles syriens, une idée rejetée à l'époque par la Maison Blanche. Celle-ci a expliqué vendredi que le président Barack Obama avait refusé afin de protéger les civils syriens et les Israéliens et assurer la sécurité des Etats-Unis.
"Je ne sais pas quelles étaient les discussions à la Maison Blanche et qui disait quoi et je ne vais pas revenir en arrière. C'est un nouveau gouvernement maintenant, un second mandat pour le président, je suis le nouveau secrétaire d'Etat et nous allons avancer à partir de là", a coupé court John Kerry, interrogé sur d'éventuelles divisions au sein de l'administration américaine.
Le gouvernement américain s'en tient depuis près de deux ans à une aide humanitaire à la Syrie et aux réfugiés dans les pays voisins, ainsi qu'à une assistance dite "non létale" pour les rebelles (équipements de communication, formation...).
Washington a toutefois reconnu depuis longtemps qu'il coordonnait l'aide militaire de pays du Golfe afin que leurs armes "ne tombent pas entre de mauvaises mains", c'est-à-dire dans celles de djihadistes.
afp/jgal
Damas se dit "prêt" au dialogue
Le régime syrien est prêt à dialoguer avec ses adversaires mais sans "conditions préalables", a affirmé vendredi le ministre de l'Information, en réaction à l'offre de négociations du chef de l'opposition.
"La porte est ouverte, la table de négociations est là, bienvenue à tout Syrien qui veut dialoguer avec nous, nous sommes sérieux concernant la question du dialogue", a affirmé le ministre, Omrane al-Zohbi, dans un entretien avec la télévision d'Etat syrienne.
"Quand on parle de dialogue, il s'agit d'un dialogue sans condition, qui n'exclue personne, mais si quelqu'un vient me dire +je veux dialoguer de cette question sinon je te tue+, cela n'est pas un dialogue (...) il ne faut pas qu'il y ait de conditions préalables", a-t-il ajouté.
L'offre de négociation de l'opposition
Le chef de la Coalition de l'opposition, Ahmed Moaz al-Khatib, avait proposé de mener des discussions directes avec des représentants du régime qui n'ont pas "du sang sur les mains", suggérant par la suite de négocier avec le vice-ministre Farouk al-Chareh.
Sa Coalition, dont une partie a rejeté cette offre, a précisé que tout dialogue devait porter nécessairement sur le départ de Bachar al-Assad.
Ahmed al-Khatib avait également exigé la libération d'ici dimanche de toutes les prisonnières détenues par le régime, à défaut de quoi il retirerait son offre de dialogue avec Damas.