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Le processus de succession à Benoît XVI devrait aboutir à Pâques

La chapelle sixtine avec la fresque de Michel-Ange, "Le jugement dernier". [AFP - Pierpaolo Cito]
La Chapelle Sixtine accueillera, dans une quinzaine de jours, le conclave chargé de désigner un nouveau pape. - [AFP - Pierpaolo Cito]
Un nouveau pape devrait succéder à Benoît XVI pour Pâques, le 31 mars. Cette élection, très réglementée, se fera dans l'isolement complet de la Chapelle Sixtine.

Un nouveau pape devrait être désigné "pour Pâques", le 31 mars, a indiqué le porte-parole du pape Benoît XVI, qui a annoncé lundi qu'il démissionnerait le 28 février. Selon lui, le souverain pontife n'aura "aucun rôle" dans le conclave.

"Nous devrions avoir un nouveau pape pour Pâques", a déclaré le père Federico Lombardi, ajoutant qu'un conclave devrait être organisé dans les 15-20 jours suivant la démission.

Benoît XVI ne prendra pas part au conclave. Il devrait se retirer dans un monastère dans l'enceinte du Vatican, après avoir séjourné dans un premier temps dans la résidence d'été papale de Castel Gandolfo, près de Rome.

Une élection à huis clos

Lorsque le chef de l'Eglise catholique renonce à sa fonction ou meurt, son successeur est élu par les cardinaux réunis en conclave dans la chapelle Sixtine et isolés du monde extérieur.

L'élection d'un pape doit se dérouler à l'écart de toute pression extérieure. Cet isolement existe depuis qu'en 1271, à Viterbe (Italie), alors que les cardinaux ne parvenaient pas à se mettre d'accord pour trouver un successeur à Clément IV, les chrétiens les ont enfermés et les ont mis au pain sec et à l'eau pour les inciter à élire rapidement un nouveau pape.

Isolement total

Aujourd'hui, des aménagements spéciaux ont été réalisés au Vatican afin d'assurer l'isolement des "grands électeurs", mais aussi leur permettre de vivre avec un minimum de confort pendant la durée du conclave, car nombre d'entre-eux sont âgés.

Les cardinaux entrent en conclave 15 jours au moins, 20 jours au plus, après la mort ou le renoncement d'un pape. Ils passent en cortège de la chapelle Pauline à la chapelle Sixtine. Ensuite, les portes sont fermées, les clefs retirées, et l'isolement est vérifié par le cardinal camerlingue à l'intérieur, et le préfet de la Maison pontificale à l'extérieur.

Les cardinaux n'ont pas le droit de voter pour eux, et doivent, à tour de rôle, prêter le serment de respecter le secret du vote et d'en accepter le résultat. Ils jurent également que celui d'entre eux qui sera élu ne renoncera jamais à revendiquer la plénitude des droits du pontife romain.

Deux-tiers des voix requis

Les opérations de vote se déroulent dans la chapelle Sixtine, avec deux scrutins le matin, et deux le soir. Les bulletins de vote sont brûlés. Le cardinal qui est élu est celui qui a recueilli les deux tiers des voix.

En cas d'impasse, un vote à la majorité absolue est possible. Lorsque ce résultat est atteint, le doyen des cardinaux demande aussitôt à l'élu s'il accepte l'élection. Si c'est le cas, celui-ci devient pape sur le champ et sa juridiction s'étend immédiatement sur les catholiques du monde entier.

Le nouveau pape doit alors déclarer quel nom il choisit comme pontife

Fumée blanche symbolique

Pendant le déroulement des scrutins, un poêle installé dans la chapelle Sixtine informe la foule des fidèles traditionnellement rassemblée sur la place Saint Pierre du résultat des votes. Si la fumée est noire, il n'y a pas d'élu. Si la fumée est blanche, un nouveau pape a été élu.

agences/moha

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Une élection réservée au Cardinaux

Au cours de ses deux mille ans d'histoire, l'Eglise catholique a modifié plusieurs fois les modalités de la désignation d'un pape avant d'en venir tardivement à la formule actuelle du conclave.

Rien dans l'Evangile ne précise en effet comment choisir le successeur de Saint Pierre.

L'intervention de souverains ou de grandes familles, voire de la force armée, dans le choix des papes a conduit Nicolas II à réagir en publiant en 1060 la bulle In Nomine Domini. Ce texte a codifié durablement l'élection des papes qui n'est désormais plus entre les mains des laïcs, mais exclusivement réservée aux cardinaux.

Le 21 novembre 1970, Paul VI avait défini les caractéristiques actuelles du collège électoral: l'âge limite d'un cardinal pour participer à l'élection est 80 ans, et le nombre maximum des cardinaux électeurs est de 120. Jean Paul II avait confirmé ces caractéristiques en février 1996 par sa constitution apostolique "Universi Domini Gregis" (Tout le troupeau du Seigneur).

Les parieurs déjà sur le coup

Un Africain, un Italien ou peut-être même un Canadien: les bookmakers parient déjà sur le nom du successeur de Benoît XVI, qui a annoncé lundi qu'il démissionnerait le 28 février.

Selon l'agence de presse italienne de jeux et de paris Agipro News, les bookmakers britanniques misent sur un affrontement entre Italie et Afrique, donnés respectivement à 2,75 et 3,00 par l'agence Paddy Power.

Un tête-à-tête confirmé par la liste de noms qui circule: le cardinal nigérian Francis Arinze mène le jeu à 2,90, suivi du Ghanéen Peter Turkson à 3,25 et du Canadien Marc Ouellet (6,00).

Le premier Italien est l'archevêque Angelo Scola (8,00), suivi du cardinal secrétaire d'Etat Tarcisio Berlone (actuel numéro deux du Vatican).

Les bookmakers ont également lancé des paris sur le nom du prochain pape: Pierre (5,00), Pie (6,00), Jean Paul (7,00) ou un nouveau Benoît (9,00).