Le tribunal de Milan a renvoyé lundi une nouvelle fois le procès Rubygate dans lequel l'ex-chef du gouvernement italien Silvio Berlusconi est accusé de prostitution de mineure et abus de pouvoir, en raison de la campagne électorale de ce dernier, a-t-on appris de sources judiciaires.
Ses avocats ont fait valoir "l'empêchement légitime" du Cavaliere qui doit donner de nombreuses interviews en vue des législatives des 24 et 25 février et le tribunal a accepté cette demande, comme il l'avait déjà fait lors de l'audience précédente, il y a une semaine.
Procès repoussé après le scrutin
Pour éviter ce genre de situation dans les prochaines semaines, le tribunal composé de trois magistrates a repoussé toutes les futures audiences à après le scrutin, convoquant les parties pour les 4, 8, 14 et 18 mars.
Le procureur dans ce procès, Ilda Bocassini, a dénoncé "la stratégie dilatoire" du Cavaliere, 76 ans, et a demandé au tribunal de prononcer rapidement son verdict après la reprise des audiences.
Une candidature alibi?
Les adversaires du Cavaliere affirment que Silvio Berlusconi s'est présenté aux élections surtout pour continuer à bénéficier de l'immunité parlementaire.
afp/moha
Rappel des faits
Dans le procès "Rubygate" qui a débuté en avril 2011, M. Berlusconi est accusé d'avoir rémunéré en 2010 une dizaine de prestations sexuelles d'une jeune Marocaine, Karima El Mahroug, surnommée "Ruby la voleuse de coeurs", mineure à l'époque, un délit puni par la prison en Italie.
Dans ce procès, le Cavaliere risque jusqu'à trois ans de prison pour prostitution de mineure et douze ans pour abus de pouvoir.
Il est accusé d'avoir fait pression sur la préfecture de police de Milan pour faire libérer Ruby, interpellée pour un larcin en mai 2010.
Autre procès en cours
Silvio Berlusconi fait aussi actuellement l'objet d'un procès en appel pour fraude fiscale dans l'affaire Mediaset, pour laquelle il a été condamné en première instance le 26 octobre à un an de prison.
La prochaine audience du procès Mediaset a été repoussée au 1er mars, également en raison de la campagne électorale, avec un verdict attendu le 23 mars dans cette procédure.