Le président américain Barack Obama a appelé mardi soir le Congrès à agir sur la réglementation des armes à feu, le climat et surtout la reprise économique, lors de son discours annuel sur l'état de l'Union.
Dans une intervention d'une heure largement consacrée aux questions intérieures, le dirigeant démocrate a aussi confirmé le retour de la moitié du contingent américain d'Afghanistan d'ici un an et annoncé le lancement de négociations sur une zone de libre-échange avec l'Union européenne.
Economie avant tout
Moins d'un mois après avoir prêté serment une seconde fois, Barack Obama a prononcé d'un ton conquérant ce discours en forme de feuille de route.
Revenant sur les coupes budgétaires drastiques qui sont censées entrer en vigueur le 1er mars en l'absence d'accord entre démocrates et républicains sur le budget, Barack Obama a appelé les élus à adopter une "approche équilibrée". Lire: Le Congrès américain reporte l'échéance du "plafond de la dette"
Ces coupes "nous coûteraient des centaines de milliers d'emplois", a-t-il affirmé. "Nous n'avons pas besoin de plus d'Etat mais d'un Etat plus efficace, qui énonce des priorités et investisse dans une croissance aux bases larges", a-t-il assuré pour contrer les arguments des républicains.
Ces derniers, par la voix de l'étoile montante Marco Rubio, ont renouvelé leurs accusations contre "l'obsession du président pour les hausses d'impôts" qui "ne créeront pas d'emplois".
Ferme face à Pyongyang
Sur le plan extérieur, Barack Obama a promis une "action ferme" face aux "provocations" de la Corée du Nord, qui avait mené quelques heures plus tôt son troisième essai nucléaire. Il a aussi exhorté les dirigeants iraniens à sortir par la voie diplomatique de la crise provoquée par leur programme nucléaire controversé. Lire: La Corée du Nord confirme un troisième essai nucléaire
Et il a énoncé l'objectif de rapatrier d'Afghanistan dans les 12 mois à venir plus de la moitié des 66'000 soldats américains déployés sur place. A la fin 2014, "notre guerre en Afghanistan sera terminée", a-t-il assuré.
afp/cab
Emotion autour du débat sur les armes
Le grand moment d'émotion de la soirée s'est produit lorsque Barack Obama a appelé avec passion le Congrès à renforcer la réglementation des armes à feu dans la foulée du massacre d'écoliers à Newtown (Connecticut, nord-est) en décembre.
Plusieurs élus démocrates avaient invité des familles de victimes de fusillades à assister au discours, tandis que la "première dame" Michelle Obama avait convié les parents d'une lycéenne qui avait été tuée par balle à Chicago peu après avoir défilé à Washington pour l'investiture le 21 janvier.
Le climat pas oublié
Le président Barack Obama a appelé mardi soir le Congrès à "faire plus pour combattre le changement climatique", avertissant qu'en l'absence d'avancées significatives sur le sujet, il procéderait par décrets.
"J'ordonnerai à mon cabinet de me présenter les textes que nous pouvons prendre, maintenant et à l'avenir, pour réduire la pollution, préparer nos communautés aux conséquences du changement climatique, et accélérer la transition vers davantage de sources d'énergies renouvelables", a précisé le président.
Mais sa marge de manoeuvre en l'absence d'accord du Congrès est limitée.
Libre échange avec l'Union européenne?
Barack Obama a donné mardi le coup d'envoi de négociations d'envergure entre les Etats-Unis et l'Union européenne qui pourraient aboutir à la création d'une des principales zones de libre-échange dans le monde.
Le démocrate n'a donné aucun détail sur cet espace économique évoqué depuis plusieurs années.
Il regroupe sur le papier plus de 800 millions de consommateurs et deux géants économiques dont les échanges commerciaux ont se sont élevés à 645,9 milliards de dollars, selon les statistiques américaines.
Les droits de douane entre les deux blocs sont relativement bas mais il reste, notamment côté américain, des secteurs protégés (habillement, transport maritime...) où les barrières commerciales sont encore élevées.
Côté européen, la libéralisation des échanges devrait faire débat notamment sur l'agriculture et la question des organismes génétiquement modifiés (OGM), courants aux Etats-Unis et proscrits dans l'Union européenne.