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Une foule de manifestants pro-islamistes a défilé à Tunis

Des dizaines de milliers de manifestants pro-islamistes défilent à Tunis
Des dizaines de milliers de manifestants pro-islamistes défilent à Tunis / L'actu en vidéo / 46 sec. / le 16 février 2013
Ils étaient plus de 100'000, selon le ministère de l'Intérieur, à soutenir samedi le parti islamiste au pouvoir en Tunisie en manifestant dans le centre de Tunis pour défendre le droit de cette formation à diriger le pays.

Des milliers de sympathisants du parti islamiste Ennahda, au pouvoir, ont manifesté samedi à Tunis. Ils ont plaidé le droit de leur mouvement à diriger le pays qui traverse sa pire crise politique depuis la révolution de janvier 2011.

"Dieu est le plus grand", "Avec la légitimité et pour l'unité nationale", "le peuple veut Ennahda de nouveau", "le peuple veut un Ennahda en acier", a notamment scandé la foule sur l'avenue centrale Habib Bourguiba, haut lieu de la révolution.

Les participants ont brandi des dizaines d'étendards du parti islamiste, de drapeaux nationaux, ainsi que quelques bannières noires de la mouvance salafiste. Ils étaient 15'000 d'après certaines estimations, alors que le ministère de l'Intérieur a lui mentionné plus de 100'000 personnes.

Des milliers de supporteurs du parti islamiste au pouvoir Ennahda ont défilé samedi sur l'avenue Habib Bourguiba de Tunis. [GIANLUIGI GUERCIA]
Des milliers de supporteurs du parti islamiste au pouvoir Ennahda ont défilé samedi sur l'avenue Habib Bourguiba de Tunis. [GIANLUIGI GUERCIA]

Ennahda pas prêt à céder le pouvoir

Rached Ghannouchi, chef du parti Ennahda, a de nouveau contredit le Premier ministre et numéro deux de sa formation, en assurant que les islamistes n'étaient pas prêts à céder le pouvoir.

"Rassurez-vous, Ennahda se porte bien (...) et ne cèdera jamais le pouvoir tant qu'il bénéficie de la confiance du peuple et de la légitimité des urnes", a clamé le dirigeant islamiste.

Le Premier ministre Hamadi Jebali essaye depuis le 6 février et l'assassinat de l'opposant anti-islamiste Chokri Belaïd de former un gouvernement apolitique, contre l'avis de ce parti dont il est le numéro deux. Ce meurtre a plongé le pays dans une profonde crise politique en raison de l'incapacité des partis de s'entendre sur un nouveau cabinet et de trouver les tueurs de l'opposant.

L'annonce du gouvernement reportée sine die

Après avoir rencontré les chefs des principaux partis, Hamadi Jebali a annoncé vendredi de nouvelles consultations lundi sur son initiative, reportant sine die la composition du gouvernement, dont l'annonce était prévue samedi, et prolongeant la crise politique.

La manifestation de samedi est la seconde à l'initiative d'Ennahda depuis l'assassinat. La première avait lieu le 9 février avec une mobilisation de seulement 3000 personnes, alors que les funérailles de l'opposant anti-islamiste la veille avaient réuni des dizaines de milliers de personnes.

afp/jgal/vtom

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Ennahda au pouvoir depuis octobre 2011

Ennahda, une formation islamiste fondée le 6 juin 1981 par son chef historique Rached Ghannouchi, a été longuement réprimée en Tunisie avant de s'imposer, après la révolution de 2011 et les premières élections libres, comme le principal parti du pays.

Après la chute du régime de Zine El Abidine Ben Ali et sa fuite en janvier 2011, Rached Ghannouchi revient en Tunisie et est accueilli, après 20 ans d'exil à Londres, en prophète par des milliers de sympathisants.

Son parti remporte les élections du 23 octobre 2011 avec quelque 41% des sièges de l'Assemblée nationale constituante (ANC) qui peine encore à rédiger la nouvelle Constitution.