La Syrie fait face à une série de rapts à caractère confessionnel, avertit samedi l'Observatoire syrien des droits de l'homme. Les enlèvements, impliquant pour la première fois un grand nombre de femmes et d'enfants, ont commencé jeudi.
Plus de 40 civils des villages chiites d'al-Foua et Kafraya dans la région d'Idleb ont d'abord été kidnappés par un groupe armé, puis plus de 70 personnes originaires de villages sunnites ont été enlevées en représailles par des groupes pro-régime. Plus tard, des dizaines de sunnites ont été enlevés dans d'autres localités de la région par des groupes pro-régime, a précisé l'OSDH, dont les informations ne sont pas vérifiables.
Enlèvements quasi-quotidiens
"En deux jours, le nombre de personnes enlevées a dépassé les 300 personnes", a affirmé Rami Abdel Rahmane, président de l'ONG qui s'appuie sur un large réseau de militants et de médecins.
Selon lui, les rapts sont fréquents dans la région et les victimes sont souvent libérées dans un échange. Les enlèvements sont quasi-quotidiens depuis la militarisation du conflit déclenché en mars 2011 par une révolte populaire durement réprimée, mais l'ampleur de ces rapts est sans précédent, estime l'OSDH qui dénonce un "crime de guerre".
Combats aux abords des aéroports
Dans le même temps, de violents combats entre rebelles et troupes du régime de Bachar al-Assad se poursuivaient samedi autour de plusieurs aéroports, notamment militaires, dans la région d'Alep (nord), selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH).
Des combats intermittents secouaient les abords de l'aéroport international d'Alep et l'aéroport militaire d'al-Naïrab tout proche, et celui de Koueirés, d'après l'ONG. Le 12 février, les rebelles ont lancé "la bataille des aéroports" dans la région d'Alep, afin de neutraliser la puissance de feu aérienne du régime, son principal atout dans sa guerre contre les insurgés.
afp/vtom
Manifestation anti-Otan et anti-Chine en Turquie
En Turquie voisine, des manifestants ont protesté à Ankara dans deux rassemblements distincts contre le déploiement de missiles américains Patriot près de la frontière syrienne et contre "le soutien" de la Chine à Bachar al-Assad.
L'Otan a accepté en décembre le déploiement de missiles Patriot pour soutenir son allié turc après que des obus tirés de Syrie sont tombés du côté turc de la frontière, tuant cinq civils.