Le candidat conservateur Nicos Anastasiades a obtenu dimanche 45,4% des voix lors du premier tour de l'élection présidentielle chypriote, selon les résultats définitifs. Il devra affronter Stavros Malas (26,9%), soutenu par les communistes, lors d'un second tour dimanche prochain.
Les sondages à la sortie des urnes avaient crédité Nicos Anastasiades de 51% des voix. Ce résultat a provoqué dimanche soir un concert de klaxons dans les rues de Nicosie, mais le calme est revenu au fur et à mesure de l'annonce des résultats du dépouillement.
Candidat de l'austérité
Considéré comme un homme à poigne, Nicos Anastasiades, chef du parti Disy (droite), s'est présenté pendant la campagne comme le plus à même de négocier le prêt international jugé crucial pour la survie de l'île plongée dans la crise. Cet avocat de 66 ans, et vétéran en politique, s'est dit déterminé à l'obtenir même au prix d'une austérité encore plus marquée.
Il s'est signalé en 2004 pour avoir soutenu un plan de réunification proposé par l'ONU et accepté par les Chypriotes-turcs mais rejeté par une grande majorité de Chypriotes-grecs. Ce pragmatisme lui a valu de vives critiques, et il prône désormais un consensus politique sur ce dossier, sans pour autant présenter de stratégie claire.
Vers une union de la gauche?
Son adversaire au second tour, Stavros Malas, est un chercheur en génétique de 45 ans et ancien ministre de la Santé. Il est soutenu par les communistes du parti Akel du président sortant Demetris Christofias, qui ne se représentait pas.
Lui aussi partisan du plan de sauvetage international, Stavros Malas a devancé de justesse Giorgos Lillikas (24,9%), un autre indépendant soutenu par les socialistes. Il est le seul des principaux candidats à promettre de trouver le moyen de tirer profit des réserves de gaz découvertes au large de Chypre pour éviter l'austérité liée à un prêt international.
agences/vtom
Menace pour la zone euro
Le scrutin à Chypre est perçu en Europe comme une étape essentielle du sauvetage financier de l'île.
Malgré sa taille modeste, ce pays menace de ruiner les efforts de la zone euro pour sortir de la crise des dettes souveraines.
Alors que la reprise n'est pas attendue avant 2015 et que le chômage connaît une hausse exponentielle, Chypre négocie depuis juin un plan de sauvetage international.
Celui-ci est évalué à 17 milliards d'euros (21 milliards de francs), soit l'équivalent de son PIB annuel.
Participation en baisse
Selon des responsables électoraux, environ 83% des quelque 545'000 électeurs se sont prononcés.
Cela marque une baisse par rapport aux scrutins précédents où la participation dépassait régulièrement les 90%.
Le vote est obligatoire à Chypre, mais la loi est de moins en moins appliquée.