Il est temps de "mettre en route la justice" internationale, a déclaré lundi à Genève Carla del Ponte, membre de la commission d'enquête indépendante de l'ONU sur les violences en Syrie, à propos des crimes de guerre commis dans le pays.
"Nous ne pouvons pas décider nous mêmes de saisir la justice internationale, mais nous faisons pression sur la communauté internationale pour qu'elle agisse", a-t-elle déclaré.
De son côté, le président de la commission d'enquête de l'ONU, Paulo Pinheiro, a rappelé que la commission "n'est pas un organe de justice". "Nous collectons l'information des deux côtés, et nous ne faisons aucune différence entre les parties au conflit", a expliqué le Brésilien.
Liste secrète
Carla del Ponte a rappelé que la commission avait dressé une liste, gardée secrète, des responsables de crimes de guerre en Syrie. "Nous somme capables d'identifier les auteurs de haut-rang de ces crimes, ceux qui décident, organisent et planifient".
Selon le nouveau rapport de la Commission d'enquête, créée en 2011 et qui n'a jamais pu se rendre en Syrie, le pays est désormais pris dans une spirale de violences qui ne cesse de s'aggraver.
En Suisse, le Département fédéral des affaires étrangères (DFAE) s'est félicité des recommandations émises par la commission, ajoutant qu'il "est persuadé qu'aucune paix durable ne sera possible en Syrie tant qu'une démarche systématique contre l'impunité n'aura pas été mise en place".
afp/pym
L'UE prolonge ses sanctions contre Damas
Les ministres des Affaires étrangères de l'Union européenne ont décidé lundi de prolonger pour trois mois le régime de sanctions contre la Syrie.
Ils ont également décidé de fournir un soutien plus important pour protéger les civils.
Durant leur réunion, les ministres ont aussi discuté de l'opportunité d'une levée de l'embargo sur les armes à destination des insurgés syriens.