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Le gouvernement bulgare démissionne sous la pression de la rue

Le Premier ministre Boïko Borisov quitte le pouvoir sous la pression populaire. [Julia Lazarova]
Le Premier ministre Boïko Borisov quitte le pouvoir sous la pression populaire. - [Julia Lazarova]
Le Premier ministre bulgare cède à la pression des manifestations populaires contre l'austérité. Boïko Borissov et son gouvernement ont présenté mercredi leur démission au Parlement.

"Nous avons de la dignité et de l'honneur. C'est le peuple qui nous a confié le pouvoir, aujourd'hui nous le lui rendons", c'est par ces mots que le Premier ministre bulgare Boïko Borissov a déposé sa démission mercredi au Parlement après dix jours de manifestations contre la pauvreté dans tout le pays.

Les élections législatives étaient normalement prévues en juillet, mais avec la démission du gouvernement, elles devraient se tenir au printemps, vu que tous les partis sont favorables à un vote anticipé.

Des heurts durant les manifestations

Les manifestations sont quotidiennes à Sofia depuis une dizaine de jours. [REUTERS - Stoyan Nenov]
Les manifestations sont quotidiennes à Sofia depuis une dizaine de jours. [REUTERS - Stoyan Nenov]

Boïko Borissov, 53 ans, a réagi avec retard aux manifestations quotidiennes contre l'austérité et la pauvreté dans tout le pays. Les factures d'électricité de janvier, qui avait doublé par rapport au mois précédent, avaient mis le feux au poudre. Mardi, il a promis une baisse de 8% des prix de l'électricité en mars, au risque de mener à la faillite la seule centrale nucléaire de Kozlodoui.

"Nous avons fait le maximum pour répondre aux protestations. Je ne peux pas regarder le Pont aux Aigles ensanglanté", a-t-il déclaré mercredi, se référant au carrefour de Sofia où les heurts les plus violents se sont produits. Les manifestations ont fait à Sofia 28 blessés dont cinq policiers mardi et mercredi.

En outre, deux hommes, dont l'un est décédé et l'autre dans un état grave, se sont immolés par le feu en province mardi et mercredi.

afp/boi

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Un emprunt est inévitable

Selon l'analyste Tsvetozar Tomov, malgré sa stabilité macro-économique, la Bulgarie a épuisé toutes ses réserves financières et un emprunt est inévitable.

Le pays, qui applique depuis une grave crise en 1997 un régime d'austérité, a un faible déficit (1,4% en 2012) et une faible dette publique (17%). Cependant la dette des entreprises, qui a atteint 227% du Produit intérieur brut en 2011, constitue un frein à l'économie du pays.

Le taux de chômage a atteint 11,9% en janvier, les jeunes étant particulièrement touchés.

Par ailleurs, le problème de la pauvreté est un des principaux facteurs de mécontentement, le salaire moyen mensuel n'atteignant que 350 euros.

La Bulgarie est le pays le plus pauvre de l'Union européenne, qu'elle a rejoint en 2007.