La démission du pape Benoît XVI se comprend aisément au regard de ses problèmes de santé, selon Marco Tosatti, spécialiste du Vatican au quotidien La Stampa. "J'ai relu mes notes de ces dernières années sur la santé du pape, des confidences reçues de ses proches et que j'avais promis de ne pas révéler tant qu'il était à son poste. Sa démission m'a libéré de cet engagement", explique l'expert sur son blog Vatican Insider.
Le pape "se fatigue très rapidement, il a une énorme difficulté à se lever le matin, parfois il dort jusqu'à neuf heures d'affilée car il a besoin de repos", écrit Marco Tosatti.
Il y a deux ans déjà le pape "ne réussissait pas à dormir la nuit, mais refusait de prendre des tranquillisants", écrit le journaliste qui explique ainsi pourquoi Benoît XVI "avait souvent l'air fatigué".
Fini les voyages en avion
En raison de ces problèmes de sommeil, son médecin personnel avait indiqué que Joseph Ratzinger pouvait continuer son activité à condition "de tenir la tension sous contrôle". Mais sa tension s'avéra très irrégulière. "Le médecin avait dit: attention surtout aux avions. Il insistait pour que le pape passe le moins de temps possible dans les avions", poursuit Marco Tosatti.
"Il semble qu'il ait été dit expressément au pape que le voyage aux Journées mondiales de la jeunesse (JMJ) à Rio de Janeiro (prévues du 23 au 28 juillet 2013, ndlr) était à exclure", ajoute le vaticaniste.
L'expert précise que Benoît XVI "ne voit pratiquement plus de l'oeil gauche" et "tombe du lit pendant les voyages, si ce dernier est trop petit".
"En examinant ces notes, il en ressort une détérioration progressive de sa santé et de son énergie, un cadre général qui justifie pleinement la décision difficile que le pape a prise", conclut Marco Tosatti.
ats/bri
Le pape veut avancer le conclave
Le pape Benoît XVI est en train d'évaluer la possibilité de publier un Motu proprio (décret) dans les prochains jours pour avancer le conclave chargé d'élire son successeur, qui ne peut théoriquement pas se réunir avant le 15 mars, a indiqué mercredi le porte-parole, le père Federico Lombardi.
La Constitution apostolique "Universi dominici gregis", promulguée par Jean Paul II en 1996, que Benoît XVI pourrait amender, prévoit le début du Conclave 15 à 20 jours à partir du moment de la période de "siège vacant".
Ce délai avait été prévu pour laisser le temps aux cardinaux électeurs (jusqu'à 80 ans) de se rendre à Rome. Mais cette fois de nombreux cardinaux seront déjà à Rome pour saluer le pape le jour de son départ. Et, dans l'éventualité où ils seraient tous arrivés, il n'y aurait plus de raisons d'attendre.
Le Conclave rassemblera les 117 cardinaux électeurs dans le plus grand secret dans la Chapelle Sixtine pendant tout le temps nécessaire jusqu'à l'obtention d'une majorité des deux tiers.
Avancer le Conclave permettrait au nouvel élu de mieux se préparer à la fête de Pâques, le 31 mars, très importante pour le 1,2 milliard de catholiques.