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Journée la plus sanglante à Damas depuis le début du conflit syrien

La voiture piégée a explosé près du siège du parti Baas, soufflant sur son passage les alentours du bâtiment.
La voiture piégée qui a explosée près du siège du parti Baas a soufflé sur son passage les alentours du bâtiment.
La journée de jeudi a été la plus sanglante dans la capitale Damas depuis le début du conflit syrien. Une centaine de personnes ont été tuées dans des attentats.

Près de 100 personnes ont été tuées et 250 blessées dans une série d'attentats à la voiture piégée à Damas faisant de jeudi la journée la plus sanglante dans la capitale depuis le début du conflit, selon un nouveau bilan de l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH).

La principale attaque a eu lieu dans le centre de Damas, lorsqu'un kamikaze a fait sauter sa voiture remplie d'explosifs près de l'entrée du siège du Baas, au pouvoir depuis un demi-siècle, tuant quelque 60 personnes, dont une quinzaine de membres des forces gouvernementales, selon l'OSDH. (Lire: Un attentat suicide à la voiture piégée a fait près de 60 morts à Damas)

Il s'agit de l'attentat le plus meurtrier dans la capitale syrienne depuis le début du conflit il y a près de deux ans.

Triple attentat dans le nord de Damas

Dans ce qui semble être une action coordonnée, un triple attentat a visé le même jour des sièges des services de sécurité dans le secteur de Barzé, dans le nord de Damas, tuant une vingtaine de personnes, dont une majorité de membres des forces gouvernementales, selon l'OSDH, qui s'appuie sur un large réseau de militants et de médecins à travers le pays.

Les attentats de jeudi ont été condamnés aussi bien par l'opposition que par le régime qui a accusé des "groupes liés à Al-Qaïda", ainsi que par les Etats-Unis, la Russie et le patron de l'ONU, Ban-Ki-moon.

Le médiateur international pour la Syrie Lakhdar Brahimi a pour sa part condamné, dans un communiqué, "l'explosion sauvage et horrible à Damas hier qui a causé la mort d'environ cent personnes et blessé 250 civils". "Rien ne peut justifier de telles actions horribles qui constituent des crimes de guerre selon les lois internationales", ajoute le communiqué.

afp/ptur

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Nombreux décès ailleurs en Syrie

Ailleurs en Syrie, 38 personnes ont péri jeudi à Deraa, berceau de la révolte dans le sud du pays, dont 18 dans un raid aérien sur un centre médical improvisé, d'après l'Observatoire.

Dans la région de Deraa, sept membres d'une même famille ont péri dans une explosion à Tsil et dix autres civils ont été tués dans un bombardement de l'armée sur la localité de Jassem.

Dans le nord-ouest, les 40 chiites kidnappés par un groupe armé et les plus de 300 sunnites enlevés en représailles la semaine dernière dans la région d'Idleb ont été relâchés jeudi après des médiations entre familles.

Dans l'est d'Alep (nord), trois missiles tirés sur le quartier de Tariq al-Bab ont tué au moins 12 civils vendredi, dont des enfants, et fait au moins 50 blessés, a rapporté l'OSDH.

L'opposition va former un cabinet pour gérer les "territoires libérés"

L'opposition syrienne va former un gouvernement chargé de gérer les territoires contrôlés par les rebelles, a annoncé vendredi Walid al-Bonni, le porte-parole de la Coalition nationale de l'opposition, réunie au Caire.

"La Coalition se réunira le 2 mars pour décider de la composition de ce cabinet et choisir son chef", a-t-il ajouté. Selon des membres de la Coalition, la réunion se tiendra à Istanbul, en Turquie.

Walid al-Bonni a espéré que ce gouvernement puisse être basé "en Syrie", à savoir dans les territoires aux mains des rebelles, qui contrôlent de larges secteurs du nord et de l'est du pays.