Les Italiens, gavés d'interviews et de talkshows télévisés à l'approche des élections, connaissent samedi un temps de "silence électoral". "Maintenant la parole est aux Italiens", a titré par exemple en pleine page le quotidien "La Stampa". Les élections législatives et sénatoriales ont lieu dimanche et lundi.
La campagne en vue de ce scrutin s'est terminée vendredi à minuit avec les derniers meetings des chefs de liste. Excepté Silvio Berlusconi, qui a dû annuler sa prestation à Naples pour cause de conjonctivite, les autres ont joué leur partition à leur tempo.
Pronostics selon les sondages
Le mouvement "5 étoiles" de Beppe Grillo, qui compte parmi ses candidats un grand nombre de femmes et de jeunes candidats inconnus, pourrait se placer en troisième position (17%) derrière le PD (34%) et le PDL de Silvio Berlusconi 30%, selon les derniers sondages connus.
Berlusconi abat ses dernières cartes
Le Cavaliere, qui a effectué une remontée spectaculaire dans les sondages les dernières semaines, a tenté une dernière manoeuvre en fin de campagne en envoyant une lettre à des "millions" d'Italiens, promettant de leur rembourser la taxe foncière, très impopulaire en Italie et rétablie par le gouvernement technique de Mario Monti.
"Si je ne respecte pas cet engagement, les citoyens pourront me faire un procès et demander que je paie, moi. J'ai les capitaux suffisants pour répondre à tous les citoyens", a promis le milliardaire.
Alors que beaucoup ironisaient sur cette ultime promesse ou s'insurgeaient contre "cet achat de voix", certains au contraire ont commencé à faire la queue à la poste pour se faire rembourser... La crainte des marchés est que le vainqueur des élections à la Chambre des députés ne dispose pas d'une majorité suffisante au Sénat, en raison de règles électorales différentes, rendant ainsi l'Italie ingouvernable ou pour le moins instable.
agences/moha
Un final calibré pour chaque candidat
Le chef du gouvernement sortant, Mario Monti, dans une rencontre publique à Florence, a promis de "réduire le coût du travail pour les nouvelles embauches, développer l'apprentissage, créer un nouveau contrat à durée indéterminée".
Le leader de la gauche, Pier Luigi Bersani (PD), donné favori dans les sondages, a quant à lui sorti son joker en la personne du cinéaste Nanni Moretti qui a dit vouloir "libérer" les Italiens de Berlusconi.
C'est l'ex-comique Beppe Grillo qui a eu le mot de la fin, devant une marée humaine rassemblée dans la grande place Saint-Jean de Latran à Rome, en hurlant: "Renvoyons-les tous chez eux!" L'ex-bateleur préconise la mise en place d'un revenu minimum de 1000 euros, la réduction des salaires des politiciens, le retrait de la zone euro, la réduction de la semaine de travail à 20 heures.