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Bersani, Berlusconi, Monti et Grillo, le quatuor de choc des législatives

L'issue du scrutin demeure très incertaine. [Filippo Monteforte]
L'issue du scrutin demeure très incertaine. - [Filippo Monteforte]
Le sortant Mario Monti, l'éternel Silvio Berlusconi, le grand favori Pier Luigi Bersani et le comique à prendre au sérieux Beppe Grillo, présentation des quatre plus sérieux candidats des élections législatives italiennes.

PIERLUIGI BERSANI, LE FAVORI

Pierluigi Bersani [KEYSTONE - Luca Bruno]
Pierluigi Bersani [KEYSTONE - Luca Bruno]

Parti:

Parti démocrate (PD)

Mandat actuel: secrétaire du Parti démocrate italien.

Passé politique: député européen siégeant notamment dans la commission des Affaires économiques et monétaire de 2004 à 2006, puis ministre du développement économique de 2006 à 2008.

Portrait politique: à 61 ans, cet ancien communiste né en Emilie-Romagne est un habile tacticien apprécié même en dehors de son parti. Grâce à une large coalition et un discours marqué à gauche, Pier Luigi Bersani est placé en bonne position pour succéder à Mario Monti et de devenir le deuxième membre de la gauche italienne à réussir à battre Silvio Berlusconi après Romano Prodi.

Soutiens: il a remporté les primaires du centre gauche italien le 2 décembre, comprenant les antilibéraux de Gauche écologie et liberté (Sel) et les centristes de l'Alliance pour l'Italie (API). Il a reçu le soutien du président français François Hollande, du Premier ministre belge Elio Di Rupo et du président du Parlement européen Martin Schulz.

La phrase: "Silvio Berlusconi n'arrive pas à faire la distinction dans sa tête entre la vérité et le mensonge."

Résultats: entre 29,7 et 30,5% des voix.


SILVIO BERLUSCONI, L'ETERNEL REVENANT

Silvio Berlusconi. [EPA/Keystone - Giuseppe Lami]
Silvio Berlusconi. [EPA/Keystone - Giuseppe Lami]

Parti:

Le Peuple de la liberté (PDL)

Mandat actuel: après avoir quitté la présidence du Conseil des ministres en 2011, il a gardé son mandat de député.

Passé politique: fondateur de Forza Italia, parti de centre-droit, en 1994, trois fois président du conseil (de 1994 à 1995, de 2001 à 2006 et de 2008 à 2011), leader de l'opposition dans l'intervalle, Silvio Berlusconi a cumulé les faits d'armes politiques et les scandales privés (deux divorces, une fille illégitime, scandale de moeurs avec le Rubygate).

Portrait politique: toujours en procès pour diverses affaires (notamment liées à ses activités dans le monde des médias) et maintes fois donné mort politiquement, Silvio Berlusconi a surpris en annonçant son intention de briguer pour la quatrième fois la présidence du Conseil des ministres. A 76 ans, le "Cavaliere" est surnommé par certains "MOnsieur Lerevoilà". Il a promis aux Italiens qu'il baisserait les impôts et rembourserait même ceux de l'an dernier.

Soutiens: nettement moins populaire qu'à ses débuts à cause de ses frasques, Silvio Berlusconi a toujours été plus ou moins soutenu par la puissante Ligue du Nord, son ancien allié autonomiste devenu orphelin après le scandale qui a touché son fondateur Umberto Bossi. Il est aussi proche des milieux sportifs et médiatiques.

La phrase: "Il y a deux Mario Monti : nous l'avons connu élégant et reconnaissant, mais à présent il est méchant, insultant et assoiffé de pouvoir."

Résultats: entre 28,9 et 29,5% des intentions de vote.


MARIO MONTI, L'INTELLECTUEL TECHNOCRATE

Mario Monti [Pier Paolo Cito]
Mario Monti [Pier Paolo Cito]

Parti:

indépendant

Mandat actuel: président du Conseil des ministres italien depuis le 16 novembre 2011.

Passé politique: commissaire européen de 1995 à 2004, il a repris une carrière académique jusqu'en 2011, quand le président Giorgio Napolitano l'a chargé de former un nouveau gouvernement après la démission de Silvio Berlusconi. Durant son année de présidence du conseil, il parvient à entériner des réformes, souvent impopulaires, pour respecter la cure d'austérité réclamée par l'Union européenne.

Portrait politique: Mario Monti a créé la surprise en déclarant en décembre 2012 qu'il entrait en campagne électorale pour les législatives et en se déclarant disponible si on le lui demandait. Une annonce en demi-teinte qui correspond à l'image véhiculée par cet économiste de 69 ans: un intellectuel technocrate, discret et travailleur, que certains verraient plutôt reprendre la présidence de la république. Le "Professeur" est peu à peu devenu un homme de média, jouant toujours davantage des coudes pour enfoncer ses adversaires.

Soutiens: devenu impopulaire dans son pays par ses réformes pour l'austérité, il est toutefois salué par les dirigeants européens, qui apprécient de collaborer avec lui au niveau international. Il appartient aussi au très fermé Groupe Bilderberg, qui rassemble une centaine d'hommes politiques, financiers et banquiers du monde entier.

La phrase: "La gauche est prisonnière de carcans idéologiques."

Résultats: entre 10,6 % des voix.


BEPPE GRILLO, LE TRUBLION

Beppe Grillo [Andrew Medichini)]
Beppe Grillo [Andrew Medichini)]

Parti:

Mouvement cinq étoiles (M5S)

Mandat actuel: aucun, Beppe Grillo est avant tout un blogueur et humoriste.

Passé politique: créé en 2009, le mouvement cinq étoiles, libertarien et défenseur de la cyberdémocratie, crée la sensation lors d'élections municipales partielles en mai 2012 en remportant la mairie de Parme au premier tour et en forçant des leaders politiques à un second tour dans des grandes villes comme Parme ou Gênes.

Portrait politique: fort de son succès à l'échelon communal, le Mouvement cinq étoiles fait toujours plus peur sur la scène politique italienne. Ce comique reconverti populiste profite du rejet des partis traditionnels et séduit par ses prises de parole aussi  étranges que franches. A 64 ans, ce "Coluche à l'italienne" refuse de parler aux médias italiens et préfère parler sur son blog. Il prône le retrait de la zone euro, des coupes dans les dépenses militaires, l'internet gratuit ou la baisse des salaires des hommes politiques.

Soutiens: opposé au système politique actuel, Beppe Grillo et son mouvement ne trouvent guère de soutiens officiels. Ils bénéficient toutefois d'un fort soutien populaire dans le contexte économique difficile de l'Italie et leur montée en puissance est un coup de pied dans la fourmilière de la classe politique italienne.

La phrase: "Ils nous attaquent, ils sont morts de peur, parce que nous sommes en train de réaliser quelque chose d'exceptionnel."

Résultats: entre 25,5 et 26% des voix.

boi

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