Le pape Benoît XVI a déclaré dimanche que Dieu lui avait demandé de "se dédier à la prière et la méditation", ce qui ne signifie pas "abandonner l'Eglise", lors de son ultime prière de l'Angelus avant sa démission historique, dimanche devant une foule de 100'000 personnes rassemblées Place Saint-Pierre. Le souverain pontife a semblé plutôt ému face à ses fidèles.
"Le Seigneur m'a appelé à monter sur la montagne, à me dédier encore plus à la prière et à la méditation", a-t-il dit, interrompu à plusieurs reprises par les chaleureux applaudissements de la foule qui brandissait des banderoles "Saint-Père nous t'aimons", "merci sa Sainteté", "fidèle aux papes, les papa boys".
"Nous serons toujours proches"
"Mais ceci ne signifie pas abandonner l'Eglise, au contraire, Si Dieu me demande cela c'est justement pour que je puisse continuer à la servir avec la même intensité et le même amour, comme je l'ai fait jusqu'à présent, mais désormais d'une façon plus adaptée à mon âge à mes forces", a-t-il poursuivi, louant le ciel avec un grand sourire pour le retour d'un grand soleil à Rome après plusieurs jours de pluie.
Comme à l'accoutumée, Joseph Ratzinger a ensuite salué les fidèles dans plusieurs langues, et conclu par un message improvisé, fait exceptionnel de sa part : "Nous serons toujours proches!"
Le pape l'a redit dans un de ses derniers tweets: "dans ce moment particulier, je vous demande de prier pour moi et pour l'Eglise, confiants comme toujours dans la Providence de Dieu".
agences/lgr
Le conclave se réunira à la mi-mars
C'est seulement la troisième fois en 2000 ans d'histoire de l'Eglise qu'un pape se démet volontairement de sa charge et le premier remonte au Moyen-Age.
Un conclave de cardinaux se réunira à la mi-mars pour élire le successeur de Benoît XVI. La date exacte n'a pas encore été fixée et ne le sera sans doute pas avant le départ du pape allemand.
Mesures de sécurité exceptionnelles
Les autorités de Rome avaient annoncé des mesures de sécurité exceptionnelles. Plus de cent policiers et tireurs d'élite étaient postés aux alentours, tandis que deux hôpitaux de campagne et des centaines de volontaires ont été prévus pour aider les pèlerins.
Ces mesures servent aussi de préparation à l'ultime audience que le pape démissionnaire accordera mercredi, exceptionnellement sur la place Saint-Pierre, pour accueillir la foule de cardinaux et de fidèles.
Joseph Ratzinger a annoncé qu'il démissionnait le 28 février à 20h00 précises, en raison de "l'avancement de l'âge" et parce que ses "forces" ne lui permettent plus d'exercer sa charge de chef d'une Eglise d'un milliard de fidèles.