Les Italiens, soumis à une sévère cure d'austérité depuis plus d'un an, ont commencé à voter dimanche pour leurs députés et sénateurs, un scrutin observé à la loupe par l'Europe qui craint une instabilité politique dans la troisième économie de la zone euro.
En milieu de journée, le taux de participation s'élevait autour de 15%, en baisse par rapport aux précédentes élections, en 2008 (plus de 16%), selon des estimations du ministère de l'Intérieur. Les premiers résultats officiels de ces élections ne sont pas attendus avant lundi soir.
"L'Italie vote dans l'incertitude", titre La Stampa, tandis que Il Fatto (gauche) note que ce sont les indécis (10% selon les derniers sondages) qui feront la différence, sous le titre "Les indécis décident".
Le parti démocrate part gagnant
Quatre grandes coalitions s'affrontent devant les 47 millions appelés aux urnes: l'une, centriste, menée par le chef du gouvernement sortant Mario Monti, l'autre par son prédécesseur (centre-droit) Silvio Berlusconi, la troisième par le leader de la gauche Pier Luigi Bersani et enfin le trublion de la vie politique italienne l'ex-comique Beppe Grillo.
Selon les derniers sondages disponibles, le Parti démocrate Pier Luigi Bersani part gagnant avec près de 34% des intentions de vote, suivi du PDL de Silvio Berlusconi (30%). L'ex-comique et son mouvement Cinq étoiles (M5S) raflerait 17% des voix et le Professore entre 10 et 12%.
Mais la principale question porte sur la stabilité du futur gouvernement. Si Pier Luigi Bersani semble assuré d'emporter la majorité à la Chambre des députés (où une seule voix de plus lui assure la majorité absolue des sièges), la situation est plus complexe au Sénat où tout dépend du poids des coalitions dans chacune des régions.
afp/lgr
Des féministes au torse nu tancent Berlusconi
Trois féministes se sont lancées torse nu vers le candidat Silvio Berlusconi, alors qu'il s'apprêtait à entrer dans son bureau de vote à Milan.
Les femmes, qui portaient toutes inscrites sur le dos le slogan "Basta Berlusconi" ("Berlusconi ça suffit"), ont été immédiatement interpellées, après une rixe avec la police.
Le "Cavaliere" a ensuite pu procéder au vote devant une nuée de photographes et de cameramen.
Sondages masqués malgré l'interdiction
La publication des sondages est interdite depuis quinze jours, mais des petits malins ont trouvé moyen de contourner la difficulté.
Profitant de l'actualité vaticane, avec la démission du pape Benoît XVI et la tenue prochaine d'un conclave, ils diffusent sur le net des sondages masqués avec pour héros "le joyeux cardinal de Piacenza (comprenez Bersani), l'explosif camerlingue de Gênes (Grillo) ou le volcanique cardinal lombard (Berlusconi).