Selon des chiffres quasi définitifs, les résultats des élections législatives italiennes donnent lundi le centre-gauche en tête à la Chambre des députés et un Sénat sans majorité claire.
Seul vrai vainqueur du scrutin, Beppe Grillo, leader du Mouvement 5 Etoiles (M5S) décrié comme "populiste" par ses adversaires, a su séduire en surfant sur le rejet de la classe politique et la rage contre l'austérité.
La gauche devant à la Chambre des députés
A la Chambre des députés, les derniers chiffres du quotidien La Repubblica donnent une victoire de la coalition de gauche emmenée par Pier Luigi Bersani. Elle récolte 29,6% des votes, devançant la droite de Silvio Berlusconi, qui obtient 29,1% des voix.
En raison du système électoral, ce résultat donne automatiquement 54% des sièges à la Chambre au centre-gauche. Celui-ci se retrouve donc avec 340 sièges sur 630.
Le coalition de Silvio Berlusconi obtient elle 121 sièges, devant le M5S avec 110 sièges (25,5% des voix), et la coalition du sortant Mario Monti avec 46 sièges (10,6%).
Pas de majorité claire au Sénat
Au Sénat, aucune majorité claire ne se dégage. Les deux principales coalitions, le centre-gauche et la droite, sont au coude à coude. Selon La Rebubblica, ils obtiennent respectivement entre 104 et 105 sièges et entre 113 et 123 sièges sur les 315 que compte la Chambre haute. La majorité absolue de 158 sièges est presque inatteignable.
Suivent ensuite le mouvement de Beppe Grillo (lire ci-contre), avec entre 57 et 63 sièges, et la coalition de Mario Monti (entre 17 et 20 sénateurs).
Le pire scénario envisagé par nombre d'observateurs semble ainsi se dessiner. L'Italie se retrouve difficilement gouvernable et presque paralysée. Une hypothèse qui inquiète les marchés et les partenaires de Rome.
afp/gchi/mren
La surprise Beppe Grillo
La surprise de ce scrutin réside dans la percée du Mouvement 5 Etoiles de l'ex-comique Beppe Grillo. Qui obtient des résultats remarquables, avec 110 sièges à la Chambre des députés et entre 57 et 63 sénateurs.
Mais comme ce trublion de la vie politique italienne est résolument opposé aux partis traditionnels, ses sénateurs n'entrent pas dans le décompte d'une possible alliance pour créer une majorité au Sénat.