Les islamistes tunisiens d'Ennahda ont annoncé mercredi céder les ministères régaliens à des indépendants, acceptant une revendication clé de la classe politique et ouvrant la voie à la mise en place d'un nouveau gouvernement pour sortir le pays d'une profonde crise.
"Nous confirmons la "neutralisation" des quatre ministères de souveraineté. Le ministère de l'Intérieur y compris sera sous une personnalité hors des partis politiques", a déclaré Rached Ghannouchi, le chef d'Ennahda. Selon lui, l'annonce du nouveau gouvernement pourrait intervenir "à la fin de la semaine".
Des nominations toujours controversées
Le parti islamiste cède ainsi à une revendication de la quasi-totalité de l'opposition et de ses partenaires laïques au gouvernement. Mais "il y a aussi encore la question des autres ministères", ont déclaré les opposants d'Ettakatol, qui réclament encore qu'Ennahda revienne sur une série de nominations controversées à la tête d'institutions publiques et des régions tunisiennes.
Actuellement, le parti islamiste dirige les ministères de l'Intérieur, de la Justice et des Affaires étrangères. Le quatrième, celui de la Défense, est contrôlé par un indépendant en place depuis janvier 2011 et la chute du régime de Ben Ali.
agences/gchi
Jusqu'au 8 mars pour présenter le cabinet
L'actuel ministre de l'Intérieur, l'islamiste Ali Larayedh, a été chargé la semaine dernière de former un nouveau gouvernement après la démission du Premier ministre Hamadi Jebali face aux refus d'Ennahda de constituer un cabinet de technocrates.
Ali Larayedh, qui a promis un gouvernement pour "tous les Tunisiens et Tunisiennes" lors de sa nomination, a multiplié les consultations ces derniers jours mais ne s'est pas exprimé sur leurs avancées. Il a jusqu'au 8 mars pour présenter son cabinet et son programme au président.