Le président tchadien Idriss Déby a annoncé vendredi soir la mort de l'Algérien Abdelhamid Abou Zeid, l'un des principaux chefs d'Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi), lors de combats au nord du Mali le 22 février. La France n'a pas confirmé cette information.
"Le 22 février, nous avons perdu nos soldats dans le massif des Ifoghas après avoir détruit la base des jihadistes. C'est la première fois qu'il y a eu un face-à-face avec les jihadistes. Nos soldats ont abattu deux chefs jihadistes, dont Abou Zeid", a déclaré Idriss Déby après un hommage solennel rendu à 26 soldats tchadiens morts dans ces combats.
Pas de confirmation de Paris
Les Etats-Unis avaient auparavant jugé "très crédibles" les informations sur la mort d'Abdelhamid Abou Zeid, annoncée par des médias algériens. "Si cela est vrai, ce serait un coup significatif porté à Aqmi", a déclaré un responsable américain sous couvert de l'anonymat.
Paris n'a pour l'instant pas confirmé ce décès. "Des informations circulent, je n'ai pas à les confirmer parce que nous devons aller jusqu'au bout de l'opération", avait déclaré à la mi-journée François Hollande. Le président français évoquait dans un discours l'opération militaire au Mali, entrée "sans doute" dans sa dernière phase, "sûrement la plus délicate".
Selon la chaîne de télévision privée algérienne Ennahar TV, qui cite des "sources sécuritaires", Abou Zeid serait mort avec 40 islamistes après de violents combats près de Tigharghar, dans le sanctuaire d'Aqmi, tandis que trois jihadistes auraient été arrêtés par les troupes françaises.
Opération française
Quelque 1200 soldats français épaulés par 800 Tchadiens poursuivent par ailleurs une vaste opération pour déloger les islamistes de leur réduit des Ifoghas, notamment dans une zone vaste d'environ 25 km sur 25 km au sud-est de Tessalit.
Selon l'état-major des armées françaises, une quarantaine de jihadistes y ont effectivement été "neutralisés" par les Français durant la semaine écoulée. Les islamistes entendent se battre "jusqu'au bout" et enregistrent des pertes de plus en plus lourdes, souligne-t-on.
agences/lan
Un des chefs les plus radicaux
De son vrai nom Mohamed Ghedir, l'Algérien Abou Zeid, 45 ans, est considéré comme l'un des chefs les plus radicaux des groupes islamistes du nord du Mali.
Il est soupçonné notamment de la prise en otages de nombreux occidentaux.
Petit et maigre, il est apparu pour la première fois en 2003 lors du spectaculaire enlèvement dans le grand sud algérien de 32 touristes européens, dont plusieurs Suisses, par le Groupe salafiste pour la prédication et le combat (GSPC), ancêtre d'Aqmi.
Ancien trafiquant devenu islamiste radical dans les années 1990 en Algérie, il est aussi soupçonné d'être responsable de l'enlèvement au Niger d'un couple suisse et de deux autres touristes européens, dont le Britannique Edwin Dyer, qui a été exécuté en juin 2009.
Il aurait également participé à l'enlèvement du Français Michel Germaneau, dont Aqmi avait annoncé l'exécution en juillet 2010.