Un bâtiment des services de sécurité a été incendié lundi à Port-Saïd, une ville du nord-est de l'Egypte en proie à des troubles depuis des semaines, où six personnes dont trois policiers ont été tuées lors de violences dans la nuit de dimanche à lundi.
L'incendie, qui a démarré au rez-de-chaussée de l'immeuble, entraînait d'importantes émissions de fumée tandis que des heurts se poursuivaient dans les rues avoisinantes, a constaté un correspondant de l'AFP, faisant état également d'un incendie au premier étage du siège du gouvernorat.
Des milliers de personnes ont participé lundi aux funérailles des trois victimes civiles de la nuit, lançant des slogans hostiles aux autorités et au président islamiste Mohamed Morsi, comme "le ministère de l'Intérieur est lâche" ou "dégage! dégage!".
Des inconnus ont tiré "de manière aléatoire"
Les affrontements avaient éclaté dimanche, après la décision du ministère de l'Intérieur de transférer hors de la ville 39 prisonniers attendant leur verdict, prévu samedi (voir encadré). Selon le ministère de l'Intérieur, des inconnus ont tiré "de manière aléatoire" aux abords d'un commissariat, tuant deux membres de la police anti-émeutes.
Trois autres personnes ont également été tuées, selon les services de secours qui ont fait état de 586 blessés. Un troisième policier a succombé à ses blessures lundi, portant le bilan à six morts dont trois policiers, selon l'Intérieur qui a accusé des éléments inconnus d'avoir ouvert le feu sur la police et l'armée, "dont plusieurs membres ont été blessés (...) afin de provoquer des divisions."
Fin du procès de l'après-match meurtrier
Le jugement concerne la deuxième partie des accusés dans le procès des violences qui ont fait 74 morts après un match de football à Port-Saïd en février 2012. Le verdict doit être prononcé samedi
En janvier, 21 personnes, en majorité des supporters de football de Port-Saïd, avaient été condamnées à la peine capitale dans un premier volet de cette affaire, ce qui avait provoqué des affrontements dans lesquels au moins 40 personnes avaient été tuées.
Le ministère de l'Intérieur avait décidé de déplacer des prisonniers à l'extérieur de Port-Saïd, à commencer par les 39 accusés, afin d'éviter de nouvelles violences.
Autres violences au Caire
Au Caire, après des heurts nocturnes entre policiers et manifestants près de la place Tahrir, dans le centre, des dizaines de jeunes ont lancé notamment des pierres contre les bus publics lundi après-midi, a constaté un journaliste de l'AFP.
Un véhicule de la police a été incendié sur un pont près de Tahrir, les manifestants empêchant ambulances et pompiers de l'approcher.