En dépit des réserves internationales, le Parlement hongrois, contrôlé par le parti conservateur Fidesz du Premier ministre Viktor Orban, a adopté lundi une nouvelle modification de la Constitution qui retire l'essentiel de ses compétences à la Cour constitutionnelle.
L'amendement controversé est passé sans problème au Parlement, où le parti gouvernemental Fidesz détient une majorité des deux-tiers. Il a recueilli 265 voix pour, 11 contre et 35 abstentions, venant du parti d'extrême droite Jobbik.
Les socialistes, le plus grand parti de l'opposition, ont boycotté le vote alors que le petit parti vert-gauche LMP a demandé aux députés du Fidesz jusqu'au dernier moment de voter "Non", en vain.
Condamnation de l'Union européenne
L'Union européenne a aussitôt réagi. Les modifications approuvées par le Parlement hongrois "soulèvent des préoccupations en ce qui concerne le principe de la primauté du droit, le droit de l'UE et les normes du Conseil de l'Europe", ont écrit José Manuel Barroso et Thorbjorn Jagland, respectivement président de la Commission européenne et secrétaire général du Conseil de l'Europe, dans un communiqué diffusé à Bruxelles.
L'amendement retire à la Cour constitutionnelle une grande partie de ses pouvoirs, en l'empêchant de statuer sur le fond et de se référer à sa jurisprudence d'avant l'entrée en vigueur de la nouvelle Constitution le 1er janvier 2012.
Il réintroduit par ailleurs plusieurs dispositions annulées par la Cour, comme une définition jugée restrictive de la famille ou la possibilité d'expulser les SDF des lieux publics.
afp/asch
Veto du président espéré
Plusieurs milliers de personnes ont manifesté lundi soir au château de Buda pour demander au président Janos Ader d'utiliser son veto. Le chef de l'Etat, en visite à Berlin, a indiqué qu'il donnerait son opinion à son retour en Hongrie prévu mardi.