Le conflit en Syrie, qui a fait plus de 70'000 morts en deux ans, est en passe de s'internationaliser avec la volonté française de lever l'embargo sur les livraisons d'armes aux rebelles "dans les prochaines semaines" et les menaces de Damas de frapper au Liban. (Lire: Syrie, état des lieux deux ans après le début du conflit)
Débat sur la livraison d'armes
Face à l'intensification des combats, le président français François Hollande a haussé le ton au sujet de l'embargo sur les armes: "Des armes sont livrées par des pays" au régime syrien. "Nous devons en tirer toutes les conclusions et l'Europe doit prendre sa décision dans les prochaines semaines", a-t-il dit.
L'Union européenne, qui n'apprécie par le forcing de Paris, tentera de trouver la semaine prochaine une "position commune" sur cette question, a annoncé le Conseil européen. (Lire: Paris et Londres prêts à armer les rebelles syriens sans accord de l'UE)
L'ONU inquiète et le Liban menacé
Le Haut commissariat de l'ONU aux réfugiés (HCR) a lancé vendredi à Beyrouth un cri d'alarme face aux risques d'embrasement de la région.
"Si le conflit se poursuit, il y a un réel risque d'explosion au Moyen-Orient", a déclaré le HCR. De son côté, et dans une rare démonstration d'unité, le Conseil de sécurité de l'ONU s'est dit "très inquiet" de la situation à la frontière libanaise.
En effet, le régime syrien a menacé pour la première fois jeudi de frapper en territoire libanais les "bandes armées" passant clandestinement en Syrie. "Les forces syriennes font preuve de retenue (...) mais cela ne durera pas indéfiniment", a prévenu le régime de Bachar al-Assad.
agences/gchi/mre
Les Etats-Unis entraîneraient des rebelles
"C'est une question sensible comme vous le savez, mais, oui, l'armée américaine et les services secrets entraînent une partie des rebelles", a déclaré un dirigeant rebelle syrien sous le sceau de l'anonymat.
Il confirme ainsi une information parue la semaine dernière dans l'hebdomadaire allemand "Der Spiegel" et d'autres médias.
Selon ce responsable, l'essentiel du premier groupe de 300 combattants en provenance du sud de la Syrie ont fini leur entraînement et ont notamment appris à utiliser des armes anti-aériennes et antichars.
Manifestations à travers le pays
Des Syriens ont manifesté par milliers vendredi à travers le pays, lançant des slogans contre le régime du président Bachar al-Assad, à l'occasion du deuxième anniversaire du lancement de la révolution.
Des manifestations ont eu lieu dans plusieurs villes comme Damas, Alep (nord) et Deraa (sud), à l'appel de militants anti-régime avec pour mot d'ordre "Deux ans de sacrifice pour la victoire".
La guerre continue, jour après jour
Sur le terrain, de violents combats faisaient rage autour de quatre principales villes du pays, Damas, Homs, Alep et Idleb, faisant selon un bilan provisoire 125 morts, dont 43 civils, 43 rebelles et 39 soldats, selon l'Organisation syrienne des droite de l'Homme.
Sur le plan politique, l'opposition tentera de nouveau mardi et mercredi à Istanbul de désigner un chef de gouvernement pour les zones rebelles, un choix cependant contrarié à plusieurs reprises par des "interventions extérieures", a affirmé vendredi un de ses membres.