Le Vatican a fermement rejeté vendredi les accusations de connivence présumée entre la junte militaire argentine et le pape François, les qualifiant de "calomnieuses et diffamatoires". (Lire: Questions autour des relations de Jorge Bergoglio avec le pouvoir en Argentine)
Il s'agit d'une campagne venant d'"éléments de la gauche anticléricale pour attaquer l'Eglise et elles doivent être rejetées", a déclaré le porte-parole du Vatican, le père Federico Lombardi.
Pas "d'accusations crédibles"
"Il n'y a jamais eu d'accusations crédibles à son encontre, il a été interrogé une fois par la justice argentine en tant que personne informée des faits, mais il n'a jamais été accusé de rien", a ajouté le porte-parole.
Selon le père Lombardi, il "existe en revanche des preuves selon lesquelles il fit beaucoup pour protéger les gens pendant la dictature" et il appuya "les demandes de pardon de l'Eglise en Argentine pour ne pas avoir fait suffisamment" pendant cette période noire.
Le pape stigmatisé
Selon le père Lombardi, l'un des deux jésuites enlevés par la junte et que Jorge Mario Bergoglio n'aurait pas protégé, a raconté ces jours-ci à un journal allemand qu'ils avaient tous ensemble avec le père Bergoglio "cocélébré une messe quand celui-ci était évêque de Buenos Aires".
Les détracteurs de Jorge Bergoglio stigmatisent son rôle dans la disparition de deux missionnaires jésuites, emprisonnés le 23 mars 1976, puis torturés sur ordre de la junte. Ils avaient été libérés cinq mois plus tard. Le prélat argentin dirigeait à l'époque l'ordre des jésuites en Argentine.
agences/gchi
François a recueilli plus de 90 voix
Selon le Corriere della Sera paru vendredi, élu au cinquième tour du scrutin secret des cardinaux dans la Sixtine, le premier pape latino-américain a recueilli sur son nom plus de 90 votes, largement plus que les 77 requis (majorité des deux tiers).
C'est le fruit d'un compromis entre la vieille garde de la Curie romaine, incarnée au conclave notamment par le cardinal Giovan Battista Re, et les puissants cardinaux américains qui voulaient à tout prix un cardinal du nouveau monde bon communicateur.
Ces derniers voulaient surtout un pape sans aucun lien avec les intrigues et opacités de la gestion du Vatican, illustrées par le scandale Vatileaks, croit savoir le quotidien.