L'appartement parisien de la directrice générale du Fonds monétaire international Christine Lagarde a été perquisitionné dans le cadre de l'affaire Tapie, a-t-on appris auprès de son avocat. Elle est soupçonnée de "complicité de détournement de fonds publics et de faux".
"Ces perquisitions servent à la manifestation de la vérité, cela contribuera à l'exonération de toute responsabilité pénale de ma cliente", a-t-il ajouté. Une procédure visant Christine Lagarde est ouverte depuis l'été 2011 à la Cour de justice de la République pour "complicité de détournement de fonds publics et de faux".
Refus de démissionner
En 2007, alors ministre de l'Economie, Christine Lagarde a choisi de solder par un arbitrage privé un litige judiciaire concernant la revente en 1993, par le Crédit lyonnais, d'Adidas, contrôlé par Bernard Tapie. L'actuelle directrice du FMI a démenti toute malversation et a exclu de démissionner.
"Mme Lagarde n'a rien à cacher", a déclaré son avocat Yves Repiquet précisant que sa cliente n'avait pas été entendue en l'état de l'enquête.
Le FMI a refusé de s'exprimer sur cette perquisition, mais a rappelé lui avoir apporté sa "confiance" dans ce dossier avant sa nomination à la tête du Fonds, en juillet 2011. "Il ne serait pas approprié de commenter une affaire qui a été et qui est encore entre les mains de la justice française", a indiqué le porte-parole du Fonds monétaire international.
ats/hend
Plusieurs perquisitions
Le tribunal arbitral, une juridiction privée, avait condamné en juillet 2008 le Consortium de réalisation (CDR), structure publique qui gérait le passif du Crédit lyonnais, à verser à Bernard Tapie 285 millions d'euros d'indemnités (400 millions avec les intérêts). La justice française enquête sur cet arbitrage.
Des perquisitions ont été menées notamment au domicile et au bureau de l'ancien secrétaire général de l'Elysée, Claude Guéant, de l'homme d'affaires Bernard Tapie et de Stéphane Richard, qui était directeur de cabinet de Christine Lagarde au moment de l'arbitrage.