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Le chef kurde emprisonné Abdullah Ocalan appelle à déposer les armes

Le chef kurde appelle à déposer les armes
Le chef kurde appelle à déposer les armes / L'actu en vidéo / 39 sec. / le 21 mars 2013
De sa prison, Abdullah Ocalan a appelé jeudi les rebelles du Parti des travailleurs du Kurdistan à cesser le feu et à se retirer du sol turc.

A l'occasion du Nouvel an kurde jeudi, le chef  kurde Abdullah Ocalan, a fait  une déclaration qui ravive l'espoir de mettre un terme à un conflit qui déchire la Turquie depuis 29 ans. Il a appelé les combattants du PKK, le Parti des travailleurs du Kurdistan à déposer les armes.

"Je le dis devant les millions de personnes qui écoutent mon appel, une nouvelle ère se lève où la politique doit prévaloir, pas les armes", a-t-il ajouté dans un message lu à Diyarbakir (sud-est) devant des centaines de milliers de personnes par un député du Parti pour la paix et la démocratie (BDP, pro-kurde) a-t-il ajouté.

Mais les obstacles à la paix demeurent nombreux, notamment parce qu'Ankara semble encore rejeter l'idée de libérer Ocalan et qu'une majorité de Turcs sont encore réticents à négocier directement avec lui.

Centaines de milliers de personnes

La déclaration du chef historique du PKK a été acclamée par des centaines de milliers de personnes qui, depuis le lever du jour, s'étaient rassemblées pour l'écouter sur une immense esplanade de Diyarbakir, que les 12 à 15 millions de Kurdes de Turquie considèrent comme leur capitale.

"La période de la résistance armée a ouvert une porte à un processus de politique démocratique. Les sacrifices n'ont pas été fait en vain, les Kurdes y ont gagné leur véritable identité", a également indiqué Abdullah Öcalan en faisant référence aux quelques 45'000 morts causées depuis 1984 par le conflit kurde.

A quatre reprises déjà depuis le début de sa rébellion en 1984, Abdullah Ocalan a proclamé des cessez-le-feu unilatéraux. Jamais jusque-là ils n'ont permis de déboucher sur une solution au conflit.

Gestes de bonne volonté

Cette fois, le gouvernement comme les rebelles semblent déterminés à parvenir à la paix. Avant l'appel de jeudi, le Premier ministre Recep Tayyip Erdogan a répété de son côté qu'il était prêt à tout faire pour que les armes se taisent, même à "avaler du poison" ou à tirer un trait sur sa carrière politique.

Le fil de leur dialogue a été renoué à la fin de l'automne dernier, au terme d'une année de combats particulièrement meurtriers et d'une longue grève de la faim de détenus kurdes interrompue sur ordre du chef du PKK.

Depuis, les gestes de bonne volonté se sont enchaînés. Ankara a levé l'isolement imposé à Abdullah Ocalan et déposé au Parlement un "paquet" législatif qui doit permettre la remise en liberté de centaines de Kurdes incarcérés pour leurs liens avec le PKK.

En retour, le mouvement rebelle, considéré comme une organisation terroriste en Turquie et dans de nombreux pays occidentaux, a libéré la semaine dernière huit prisonniers turcs détenus en Irak.

afp/pym

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Le ministre turc de l'Intérieur salue l'appel d'Ocalan

Muammer Güler, ministre turc de l'Intérieur, a salué jeudi l'appel au cessez-le-feu lancé par le chef rebelle kurde.

"Le langage utilisé est celui de la paix", a indiqué Muammer Güler, cité par l'agence de presse Anatolie, ajoutant toutefois qu'il en attendait "les conséquences dans la pratique".