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Mis en examen, Nicolas Sarkozy dénonce un traitement "scandaleux"

Nicolas Sarkozy repart de Bordeaux mis en examen
Nicolas Sarkozy repart de Bordeaux mis en examen / L'actu en vidéo / 12 sec. / le 21 mars 2013
L'ancien président français Nicolas Sarkozy, mis en examen jeudi pour "abus de faiblesse" dans l'affaire Bettencourt, s'estime scandaleusement traité, d'après son avocat Me Thierry Herzog qui s'exprimait vendredi sur les ondes de RTL.

Au lendemain de son inculpation pour abus de faiblesse aux dépens de la milliardaire Liliane Bettencourt, l'ex-président français Nicolas Sarkozy, soutenu par son camp, a contre-attaqué. Il a mis en cause vendredi la justice française qui lui a infligé "un traitement scandaleux".

L'ancien président (2007-2012) "a considéré que le traitement qui lui était infligé" par la justice "était scandaleux", a dit sur la radio RTL son avocat Me Thierry Herzog, s'interrogeant sur l'impartialité du juge Jean-Michel Gentil qui mène l'instruction à Bordeaux.

Nicolas Sarkozy a été inculpé pour abus de faiblesse à l'encontre de l'héritière de l'Oréal au terme de cinq ans de procédure ayant troublé sa présidence et alors qu'il n'excluait plus un retour en politique.

Retour politique compromis

"Un coup de tonnerre", jugeait l'ensemble de la presse française vendredi pour qui cette mesure fragilise cet éventuel retour.

L'avocat de Nicolas Sarkozy va demander l'annulation de cette mesure devant la cour d'appel de Bordeaux.

Après plusieurs heures de confrontation jeudi avec des membres du personnel de Liliane Bettencourt, Nicolas Sarkozy s'est vu notifier une inculpation "du chef d'abus de faiblesse commis en février 2007 et courant 2007 au préjudice de Liliane Bettencourt", selon le parquet de Bordeaux.

afp/jgal

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Doute sur le financement d'une campagne

L'affaire a été déclenchée en juillet 2010 par l'ex-comptable des Bettencourt, qui avait alors déclaré à la police s'être vu réclamer 150'000 euros en liquide par leur ancien homme de confiance, Patrice de Maistre, début 2007.

Celui-ci lui avait assuré, selon la comptable, vouloir les donner à l'ancien ministre Eric Woerth, alors trésorier de la campagne présidentielle de Nicolas Sarkozy.

Des membres de l'entourage de la milliardaire ont déclaré avoir vu Nicolas Sarkozy plusieurs fois pendant cette période.

Les juges cherchent à établir si Nicolas Sarkozy a commis un abus de faiblesse aux dépens de Liliane Bettencourt, alors âgée de 84 ans, en lui demandant de l'argent pour financer sa campagne.

Le délit de financement illégal est prescrit au bout de trois ans, mais pas celui d'abus de faiblesse, puni jusqu'à trois ans de prison et 375'000 euros d'amende.

Une seule visite avouée chez les Bettencourt

Me Herzog a réaffirmé avec force que M. Sarkozy ne s'était rendu qu'une fois pendant sa campagne, le 24 février 2007, au domicile des Bettencourt.

Il y a rencontré brièvement André Bettencourt, le mari de Liliane décédé en novembre de la même année.

Les réactions politiques

A l'unisson, la droite dénonçait vendredi "un acharnement des juges". L'ancien Premier ministre François Fillon a qualifié cette inculpation "aussi injuste qu'extravagante". Et le président de l'UMP Jean-François Copé a dit ne pas comprendre les motivations de l'inculpation.

Ces attaques contre la justice ont été jugées "insupportables" par le numéro un du Parti socialiste Harlem Désir. Il a mis en garde la droite contre toute "pression" alors que la ministre du logement, l'écologiste Cécile Duflot, a estimé cette inculpation "normale".

La droite se relève cahin-caha de la crise qui a failli la briser en deux cet hiver, sans faire émerger, pour le moment du moins, une personnalité incontestable en vue de la prochaine présidentielle, en 2017.

Plusieurs affaires visent l'ex-président

Outre le dossier Bettencourt, Nicolas Sarkozy est menacé par deux autres procédures judiciaires susceptibles de viser ses proches, même s'il semble protégé par son statut d'ancien ministre et d'ex-chef de l'Etat.

Une enquête préliminaire a été ouverte sur des sondages d'opinion commandés par l'Elysée sous sa présidence pour un total de 9,4 millions d'euros.

Et l'affaire Karachi concerne des soupçons de corruption en marge de contrats d'armement et de la campagne présidentielle d'Edouard Balladur en 1995, dont Nicolas Sarkozy était porte-parole.