Les banques ont rouvert dans le calme jeudi à Chypre après douze jours de fermeture, mais les clients étaient soumis à des restrictions inédites en zone euro pour éviter une fuite de capitaux de l'île après un plan de sauvetage international aux conditions draconiennes.
A Nicosie, des dizaines de personnes ont fait la queue, résignées, à l'ouverture des banques à midi (10H00 GMT), surtout devant les agences de la Bank of Cyprus et la Laïki, les deux plus grandes du pays, touchées de plein fouet par la restructuration exigée par les bailleurs de fonds.
Le flot de clients s'est rapidement tari, et les banques ont fermé en fin d'après-midi sans incident.
Possible levée des restrictions d'ici un mois
"Attendez vous à ce que les restrictions soient levées d'ici un mois si tout se passe aussi bien qu'aujourd'hui," a déclaré le ministre des Affaires étrangères. Le président chypriote Nicos Anastasiades, qui a réduit son salaire de 25% et ses ministres de 20%, a remercié ses compatriotes sur twitter et dans un communiqué pour leur "grand sens des responsabilités".
agences/lgr
Centaine de manifestants
Plus d'une centaine de personnes, membres ou sympathisants du parti nationaliste chypriote Elam, ont manifesté jeudi soir à Nicosie pour protester contre les mesures visant le secteur bancaire de Chypre dans le cadre d'un plan de sauvetage européen, selon un journaliste de l'AFP.
Les manifestants, la plupart vêtus de noir, certains portant des boucliers, se sont dirigés vers le Parlement. Ils portaient en tête de cortège une banderole proclamant "nous sommes contre les mesures de la troïka", en scandant des slogans comme "Troïka dehors" ou "Cette île est grecque".
L'euro en dessous du seuil de 1,28 dollar
Dans un marché toujours inquiet, l'euro restait ancré jeudi en-dessous du seuil de 1,28 dollar, sous lequel il était passé pour la première fois depuis quatre mois mercredi.
La Bourse de Chypre est pour sa part fermée depuis le 16 mars.
Déterminer les responsabilités
Le gouvernement a aussi mis en place jeudi une commission d'enquête chargée de déterminer s'il y a eu "des responsabilités criminelles, civiles ou politiques" dans la crise.
Après une série de rebondissements, Chypre a accepté lundi à l'aube une réduction draconienne de son secteur bancaire en contrepartie d'une aide de 10 milliards d'euros de la troïka (Union européenne, Banque centrale européenne et Fonds monétaire international).