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François Hollande affirme que la croissance demeure sa priorité

François Hollande est l'invité d'une émission spéciale de France 2. [FRANCE 2]
François Hollande est l'invité d'une émission spéciale de France 2. - [FRANCE 2]
Dans un entretien télévisé accordé à France 2, le président français François Hollande a dressé le bilan de ses dix mois passés au pouvoir.

Confronté à l'inquiétude des Français, voire leur exaspération, y compris dans son propre camp, François Hollande a défendu jeudi soir lors d'un entretien télévisé sur France 2 son bilan de dix mois au pouvoir et réclamé du temps face à une crise dont il a reconnu n'avoir pas anticipé la durée. Une prestation qui a laissé les éditorialistes français sceptiques: François Hollande n'a pas convaincu la presse.

Crise en France

"Nous n'avions pas anticipé que la crise durerait plus longtemps que prévu", a déclaré le président socialiste, tombé autour de 30% de bonnes opinions dans les sondages. Face à cette situation, "j'ai mis en place une politique. Tous les outils sont là et c'est cette politique là, ces outils là, qui maintenant vont être mis en oeuvre", a-t-il ajouté en évoquant l'aide engagée pour le recrutement notamment des jeunes par les entreprises.

"Ma priorité c'est l'emploi, mon cap c'est la croissance", a-t-il insisté, se montrant pédagogue, en réaffirmant sa volonté de voir inverser la courbe du chômage d'ici à la fin de l'année. Cette inversion, c'est un "engagement et une bataille", a-t-il dit, tout en reconnaissant que le nombre de chômeurs "va augmenter jusqu'à la fin de l'année".

Impôts

"Je suis lucide, je suis conscient, j'entends", a dit le chef de l'Etat. Il a parlé d'une nouvelle modalité de la taxe à 75% sur les super riches, promesse emblématique de campagne plombée par des censures du Conseil constitutionnel et du Conseil d'Etat qui l'a limitée à 66,6%.

Les entreprises paieront la taxe à 75% sur les salaires de plus d'un million d'euros, a-t-il précisé. François Hollande a également déclaré qu'il n'y aurait pas d'impôts supplémentaires en 2013 et 2014 pour les Français.

Austérité en Europe

François Hollande a estimé qu'"être dans l'austérité, c'est condamner l'Europe à l'explosion, et encourager la montée des mouvements populistes." "J'ai cette obligation de dire aux dirigeants européens: aujourd'hui, prolonger l'austérité, c'est le risque de ne pas aboutir à réduire les déficits et la certitude d'avoir des gouvernements impopulaires dont les populistes ne feront qu'une bouchée le moment venu", a-t-il déclaré.

"Que les pays européens soient dans l'obligation d'être rigoureux, je comprends parfaitement, mais être dans l'austérité non, c'est condamner l'Europe à l'explosion", a-t-il dit. "Je ne ferai pas une politique qui conduise à l'Europe à l'austérité", a promis le chef de l'Etat, ajoutant: "je ne veux pas que l'Europe soit une maison de redressement".

Interrogé sur les relations franco-allemandes, il a évoqué "une tension amicale", mais ajouté que Paris et Berlin avaient "une obligation tous les deux, que l'Europe puisse avancer".

Il a confirmé que la France ne parviendrait pas à remplir son objectif de ramener les déficits publics à 3% du produit intérieur brut en 2013, comme elle s'y était engagée auprès de ses partenaires européens. "Nous n'atteindrons pas ces 3% parce que si nous forcions l'allure je casserais l'espoir même d'un retour de la croissance", a-t-il expliqué.

Conflit au Mali

La France veut des élections au Mali "à la fin du mois de juillet" et sera "intraitable" sur le sujet, a déclaré le président français. "Il faut qu'il y ait ce dialogue avec toutes les composantes de la société malienne", a-t-il ajouté.

François Hollande a aussi démenti que la France cherchait des candidats pour la prochaine élection présidentielle malienne. "Le temps où la France désignait des chefs d'Etat en Afrique est révolu", a-t-il assuré.

L'avenir politique du Mali, dirigé par un pouvoir de transition depuis près d'un an, reste incertain malgré la promesse d'élections en juillet, un objectif qui semble difficile à atteindre, le nord du pays occupé en 2012 par des islamistes restant encore en partie à sécuriser.

Quant aux 4000 soldats français déployés au Mali, ils vont commencer à se retirer fin avril et ne seront plus que 2000 en juillet puis 1000 à la fin de l'année, a annoncé le chef de l'Etat.

Maintien du dispositif nucléaire

Le budget de la Défense de la France, d'une trentaine de milliards d'euros, sera maintenu en 2014 à son niveau de 2013, a affirmé le président français François Hollande, en soulignant que l'arme nucléaire devait être gardée et même être modernisée.

Le président français a aussi exclu un allégement du dispositif nucléaire français, actuellement assuré par une composante aérienne et une composante sous-marine. "Je sais qu'il y a un certain nombre de nos concitoyens qui sont hostiles à cette arme nucléaire, moi je leur dis c'est notre garantie, il faut la conserver et même la moderniser."

agences/lgr

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Preuves de vie des otages français

Le président français a affirmé qu'il y avait des "preuves de vie" de la famille de sept personnes, dont quatre enfants, enlevée le 19 février dernier dans le nord du Cameroun.

"Nous avons des preuves de vie mais nous ne savons pas exactement où cette famille est retenue. Nous savons que c'est au Nigeria. Nous cherchons tous les contacts qui nous permettent d'obtenir leur libération", a-t-il affirmé.

Le chef de l'Etat a assuré que "la politique de la France, c'est qu'il n'y a pas de versements de rançons", alors que quinze Français sont retenus en otages en Afrique, dont sept au Sahel.

"Comment pourriez-vous comprendre qu'au moment où nous sommes en guerre contre les terroristes, nous leur verserions des sommes d'argent pour qu'ils achètent des armes contre nos propres soldats ?

Manifestation anti-mariage homosexuel

En marge de la présence de François Hollande sur France 2, des centaines de manifestants contre le mariage homosexuel s'étaient rassemblés au pied du bâtiment de France Télévisions à Paris.

Un cordon de 500 membres des forces de l'ordre pour maintenir les protestataires, selon France 2.