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Les consultations du président italien Giorgio Napolitano n'ont rien donné

"Il Cavaliere" devrait éviter la prison grâce à son âge et son casier judiciaire vierge. [EPA/Alessandro Di Meo]
Silvio Berlusconi a reproposé une alliance droite-gauche au président Napolitano. - [EPA/Alessandro Di Meo]
L'Italie se trouvait toujours dans l'impasse après les consultations du président italien Giorgio Napolitano avec les grands partis politiques. Tant la droite que le mouvement contestataire M5S ont campé sur leurs positions.

Le président italien Giorgio Napolitano continuait vendredi ses consultations pour résoudre une difficile équation politique qui le voit pris entre les exigences de la gauche, de la droite de Silvio Berlusconi et des contestataires menés par l'ex-comique Beppe Grillo.

Aussi bien le PDL de Silvio Berlusconi que le Mouvement 5 Etoiles (M5S) de Beppe Grillo ont campé sur leurs positions lors de rencontres successives avec le président Napolitano tout au long de la journée.

Le M5S rejette toute alliance

Les législatives de la fin février ont abouti à une impasse puisque la gauche de Pier Luigi Bersani dispose de la majorité absolue à la Chambre des députés mais pas au Sénat, où gauche, droite de Berlusconi et M5S ont un poids similaire (entre un quart et un tiers de l'électorat).

Le M5S, qui a canalisé le vote de protestation avec un programme anti-partis traditionnels et anti-austérité, a de nouveau réclamé au président Napolitano un gouvernement sous ses propres couleurs et rejeté toute alliance à droite ou gauche.

De son côté, lors de son entrevue avec le président Napolitano, le Cavaliere a reproposé une alliance droite-gauche pour gouverner le pays. "Nous sommes encore disponibles pour donner vie à un gouvernement de coalition", a déclaré Silvio Berlusconi, 76 ans.

Alliance gauche-droite impossible

Mais pour Pier Luigi Bersani, un tel gouvernement dit aussi "de large entente" n'est pas acceptable car il provoquerait la colère de son électorat et ferait imploser son parti. Le Parti démocrate italien n'imagine pas former une coalition gouvernementale avec la droite de Silvio Berlusconi, a répété vendredi un haut responsable de la formation de centre gauche.

De son côté, la presse se perd en conjectures sur les scénarii à suivre pour sortir de l'impasse actuelle, évoquant un gouvernement de "concorde", "du président", "d'objectifs", "balnéaire", "technique de transition" ou nouvelles élections (lire ci-contre).

agences/hof

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Les scénarii évoqués par la presse

GOUVERNEMENT DE GRANDE COALITION
Ce gouvernement rassemblerait deux des trois grands blocs issus des élections de février: le Parti démocrate de Pier Luigi Bersani et le Peuple de la Liberté de Silvio Berlusconi. Le Mouvement Cinq Étoiles de l'ex-comique Beppe Grillo n'en ferait pas partie. Principal obstacle, l'électorat du PD et les poids lourds du parti de Pier Luigi Bersani rejettent fermement une telle alliance antagonique droite-gauche.

GOUVERNEMENT "POLITIQUE" DE CENTRE-GAUCHE
Cet exécutif dirigé par Pier Luigi Bersani bénéficierait d'une forme d'appui de la droite berlusconienne lors du premier vote de confiance permettant de le faire démarrer. Problème: selon les médias, le PDL exige en échange un accord préalable sur le nom du prochain titulaire de la présidence de la République, qui doit être élu pour un mandat de sept ans à partir du 15 avril par le Parlement actuel.

GOUVERNEMENT DE "BASSE INTENSITÉ POLITIQUE"
Un exécutif dirigé par une personnalité proche du PD comme le président du Sénat Pietro Grasso ou appréciée du M5S qui se concentrerait sur trois ou quatre grands points: réforme électorale, du financement des partis politiques, réduction de la taxe sur la résidence principale pour les couches populaires, adoption du budget.

GOUVERNEMENT DU PRÉSIDENT
Ce gouvernement, dit aussi "gouvernement d'objectifs" ou "technique de transition", serait porté sur les fonts baptismaux par l'actuel président de la République Giorgio Napolitano, un ex-communiste modéré, très respecté en Italie. Composé d'experts et dirigé par une personnalité indépendante, ce serait une sorte de gouvernement Monti-bis sans Mario Monti, chargé d'appliquer un programme limité en attendant de nouvelles élections.

GOUVERNEMENT DIT "BALNÉAIRE"
Un exécutif durant seulement l'été dirigé par une personnalité neutre qui serait constitué uniquement pour réformer la loi électorale, cause de l'impasse actuelle, et gérer les affaires courantes, le temps d'organiser de nouvelles législatives à l'automne.

DES ÉLECTIONS DÈS CET ÉTÉ
Faute de solution, de nouvelles législatives pourraient être organisées en juin-juillet. Mais cette hypothèse est jugée improbable pour des raisons techniques.