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Pas de compromis à l'ONU sur le commerce international des armes

Le marché international des armes représente près de 70 milliards de francs par an. [Spencer Platt/Getty Images]
Le marché international des armes représente près de 70 milliards de francs par an. - [Spencer Platt/Getty Images]
L'Iran, la Corée du Nord et la Syrie ont plombé les négociations entre membres des Nations unies sur un traité réglementant le commerce des armes, fortement soutenu par la Suisse.

Les 193 pays membres de l'Organisation des Nations unies (ONU) ont échoué vendredi à se mettre d'accord par consensus sur un projet de traité réglementant le commerce international des armes. Cela en raison de l'opposition de l'Iran, de la Corée du Nord et de la Syrie. Les trois pays ont, l'un après l'autre, réaffirmé leur opposition en séance plénière.

L'Assemblée générale votera

Le Kenya, suivi par plusieurs pays comme le Royaume-Uni, a alors suggéré que le texte du projet de traité soit envoyé à l'Assemblée générale de l'ONU pour adoption. Le texte sera donc soumis dès que possible au vote de l'Assemblée générale.

Après un échec en juillet, les pays membres de l'ONU avaient jusqu'à jeudi soir pour tenter de conclure le premier traité international sur le commerce des armes conventionnelles. Ce marché représente plus de 70 milliards de dollars par an (67 milliards de francs). Les conflits armés tuent chaque année plus de 500'000 personnes.

Un traité qui ne couvre pas les munitions

Ils ont négocié sur la base d'un projet qui ne couvre pas les munitions de la même façon que d'autres catégories d'armements. Cette exemption a été imposée par les Etats-Unis, principal pourvoyeur d'armes de la planète.

Les munitions, pour les armes légères notamment, sont une priorité pour l'Afrique où elles servent aux nombreuses rébellions que connaît le continent, et pour des pays d'Amérique latine comme le Mexique à cause de la criminalité organisée.

Il se vend près de 12 milliards de balles dans le monde chaque année, un marché de plus de quatre milliards de dollars dont les Etats-Unis détiennent la moitié. Washington subit aussi la pression du puissant lobby américain des armes, la NRA (National Rifle Association).

ats/afp/lan

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La Suisse déçue

La Suisse espérait la conclusion de ce traité, a indiqué le chef de la délégation helvétique, Erwin Bollinger. Jeudi matin, il avait qualifié le projet de texte de "très bon".

Les négociations de jeudi ont certes échoué, mais ce n'est que partie remise. "Le succès est tout simplement différé", analyse Erwin Bollinger.

Amnesty dénonce un "grand cynisme"

Amnesty international (AI) s'est montrée virulente après l'échec de compromis. Dans un communiqué, l'ONG de défense des droits de l'homme a dénoncé le "grand cynisme" de Téhéran, Pyongyang et Damas.

"En faisant voler le consensus en éclats", ces trois pays "ont montré à quel point ces accords sont fragiles", souligne l'organisation, qui appelle désormais les Etats à "procéder à l'adoption de ce texte le plus tôt possible".