Modifié

Employés sud-coréens interdits d'accès à un site industriel intercoréen

Le parc industriel de Kaesong est situé sur territoire nord-coréen, à proximité de la zone démilitarisée. [Jo Yong-Hak]
Le parc industriel de Kaesong est situé sur territoire nord-coréen, à proximité de la zone démilitarisée. - [Jo Yong-Hak]
Près de 500 travailleurs sud-coréens qui voulaient se rendre dans la zone industrielle de Kaesong, symbole de coopération entre les deux Corées, ont été interdits d'accès mercredi par Pyongyang.

La Corée du Nord a empêché mercredi matin les employés sud-coréens d'entrer au sein du complexe industriel intercoréen de Kaesong, symbole de la coopération entre les deux pays. Ce refus marque une nouvelle escalade de la crise sur la péninsule coréenne.

"Le Nord nous a indiqué ce matin qu'il n'autoriserait que les départs depuis Kaesong et interdirait les trajets vers le complexe", a déclaré Kim Hyung-Suk, porte-parole du ministère sud-coréen de l'Unification, en charge des relations entre les deux pays. Pyongyang n'a pas précisé combien de temps la suspension des entrées resterait en vigueur, a-t-il ajouté.

Près de 500 travailleurs interdits d'accès

Un peu avant, le ministère de l'Unification avait indiqué que les 484 Sud-Coréens qui devaient se rendre mercredi au sein du complexe n'avaient pas été autorisés à le faire par la Corée du Nord. Le passage de la frontière des Sud-Coréens a lieu normalement à 08H30 heure locale (01H30 heure suisse).

La zone industrielle implantée à 10 km à l'intérieur de la Corée du Nord a été inaugurée en 2004 dans une volonté symbolique d'établir une coopération entre les deux Corées.

ats/asch

Publié Modifié

Pyongyang nomme un "Premier ministre réformateur"

Pak Pong-Ju, 74 ans, a été placé cette semaine au poste de Premier ministre réformateur en Corée du Nord. Cette nomination, qui semble signaler la volonté du pays de sortir de l'ornière, contraste fortement avec l'escalade de tension que connaît actuellement la péninsule.

Elle est d'autant plus singulière que Pak Pong-Ju avait déjà occupé ces fonctions et avait été démis après avoir engagé des réformes économiques, finalement avortées.

Les observateurs s'interrogent ainsi sur les intentions de Kim Jong-Un. L'héritier, formé en Suisse, s'était engagé publiquement à améliorer le sort des Nord-Coréens qui souffrent de pénuries alimentaires et matérielles récurrentes, mais les espoirs avaient été vite douchés lorsque le nouveau dignitaire a perpétué avec zèle la politique de son père.

Qu'est-ce que Kaesong?

Situé à 10 km de la frontière côté Corée du Nord et disposant d'un accès direct à la Corée du Sud par la route et le rail, le complexe industriel intercoréen de Kaesong porte pour nom officiel "région administrative spéciale de Corée du Nord".

Il opère en tant que zone de développement économique de coopération en accueillant des entreprises sud-coréennes attirées par une main d'oeuvre qualifiée et peu chère, et accueille plus de 50'000 Nord-Coréens.

Kaesong est une source cruciale de devises étrangères pour Pyongyang, et a résisté depuis sa création en 2004 à quasiment toutes les crises qui ont secoué la péninsule. Il n'a été fermé qu'une seule journée, en 2009.

Les inquiétudes de Moscou

La Russie est préoccupée par la situation "explosive" autour de la Corée du Nord, a déclaré mercredi le vice-ministre russe des Affaires étrangères Igor Morgoulov. "Nous appelons toutes les parties à s'abstenir de toute déclaration et de tout acte susceptibles d'aggraver la situation".

"Ce qui se passe préoccupe sans aucun doute la Russie parce qu'il s'agit d'une situation explosive à proximité de nos frontières en Extrême-Orient. Je ne pense pas qu'une des parties fasse exprès pour déchaîner la guerre", a poursuivi le vice-ministre. "Mais dans la situation actuelle très tendue, il suffit d'une erreur humaine banale ou d'une défaillance technique pour que la situation devienne hors de contrôle".