Le président français François Hollande a assuré mercredi que son ex-ministre du Budget Jérôme Cahuzac, qui "a trompé les plus hautes autorités du pays", n'avait bénéficié d'aucune protection des autorités françaises et que toute la lumière serait faite sur ses malversations (Lire aussi: L'aveu de Jérôme Cahuzac motivé par une enquête genevoise).
S'exprimant lors d'une brève intervention télévisée, le chef de l'Etat a annoncé ou confirmé trois mesures à la suite des aveux de l'ex-ministre du Budget sur la détention d'un compte non déclaré à l'étranger: le renforcement de l'indépendance de la justice, une lutte "impitoyable" contre les conflits entre intérêts privés et publics et l'interdiction de tout mandat public pour les élus condamnés pénalement pour fraude fiscale ou corruption.
Devoir d'exigence
"Toute la lumière sera faite. Et la justice poursuivra son travail jusqu'au bout" a-t-il dit. "J'affirme ici que Jérôme Cahuzac n'a bénéficié d'aucune protection autre que celle de la présomption d'innocence", a-t-il ajouté. "La défaillance d'un homme doit nous rendre encore plus exigeants et plus intransigeants sur l'exemplarité des responsables publics", a souligné François Hollande.
Par ailleurs, le responsable du Parti socialiste, Harlem Désir, a annoncé mercredi que "Cahuzac s'est exclu de fait du Parti socialiste, il n'en sera plus membre", alors que l'ex-ministre, 60 ans, pouvait, selon le droit constitutionnel, redevenir député dans trois semaines.
ats/gax
Accord pour le transfert des données
Jerôme Cahuzac a en outre accepté mercredi que la documentation saisie dans des établissements bancaires suisses soit transmise "en procédure simplifiée" aux autorités judiciaires françaises, a annoncé le parquet de Genève.
Le gouvernement français se défend
François Hollande et Jean-Marc Ayrault n'étaient "pas au courant, bien entendu", a déclaré la porte-parole du gouvernement français, Najat Vallaud-Belkacem. "Nul n'est tenu à l'abri d'avoir un menteur dans sa propre famille", a-t-elle insisté au sujet de l'ex-ministre du Budget,
"Il n'y a eu aucune complaisance, aucune volonté d'entraver la justice", a renchéri le ministre de l'Economie Pierre Moscovici, qui avait l'autorité de tutelle sur Jérôme Cahuzac. "Le président de la République et moi-même avons fait ce qu'il convenait de faire", a-t-il ajouté
Le numéro deux du gouvernement, Laurent Fabius, a lui aussi assuré que l'exécutif n'était pas au courant de ce que cachait Jérôme Cahuzac.