Les sénateurs français ont engagé jeudi l'examen du projet de loi ouvrant le mariage et l'adoption aux homosexuels, vivement dénoncé par l'opposition de droite et l'Eglise catholique.
Le climat devrait cependant être beaucoup plus apaisé qu'à Assemblée nationale et l'adoption finale ne fait guère de doute.
Moins d'amendements
Alors que l'opposition avait déposé quelque 5000 amendements à l'Assemblée, seuls 279 l'ont été au Sénat, qui prévoit d'examiner le texte jusqu'au 13 avril.
Celui-ci a été amendé sur plusieurs points par la commission des Lois de la chambre haute, notamment sur les modalités d'adoption afin d'éviter un risque de censure du Conseil constitutionnel que l'opposition a décidé de saisir.
"Pas question de faire de l'obstruction", assure-t-on au groupe UMP. Le parti a toutefois décidé de défendre trois motions de procédure et pourrait, comme ce fut le cas au Palais Bourbon, présenter une motion référendaire dont l'objet est, si elle est adoptée, de soumettre le projet de loi à référendum.
Seconde lecture à l'Assemblée en mai
Une fois adopté par le Sénat, le projet de loi reviendra en seconde lecture devant l'Assemblée, probablement vers la fin mai. Il n'est pas exclu que la chambre basse fasse alors un "conforme" c'est-à-dire qu'elle vote le texte tel qu'adopté par le Sénat.
La réforme serait alors définitivement adoptée par le Parlement.
ats/jgal
Le scrutin final s'annonce serré
La gauche disposant d'une faible majorité à la chambre haute - six voix - le scrutin final s'annonce serré.
Plusieurs élus de la majorité, notamment ultramarins, ont annoncé qu'ils voteraient contre ou s'abstiendraient.
Mais ces défections devraient être compensées par une douzaine de votes "pour" et autant abstentions d'élus de l'UMP ou de l'UDI (centriste).
Après quinze jours de débats émaillés d'incidents et de manifestations monstres des opposants au mariage homosexuel, les députés avaient adopté le 11 février ce projet de loi, un des engagements de la campagne présidentielle de François Hollande.
Les opposants ne désarment pas
Les opposants au mariage pour tous n'ont de leur côté pas désarmé.
Après les impressionnants défilés des 13 janvier et du 24 mars, qui ont réuni selon eux chacun plus d'un million de personnes mais seulement 300'000 selon la police, ils ont appelé à une manifestation jeudi aux abords du palais du Luxembourg.
L'Institut Civitas, proche des catholiques intégristes, a appelé à prier en début de soirée devant le Sénat où les mesures de sécurité ont été renforcées.