Tous les membres du gouvernement français auront publié leur déclaration de patrimoine d'ici le 15 avril, a annoncé lundi le Premier ministre Jean-Marc Ayrault qui présentera un projet de loi le 24 avril sur la moralisation de la vie politique après le scandale Cahuzac, l'ex-ministre du Budget titulaire d'un compte bancaire non déclaré à l'étranger.
Le projet de loi sera présenté au Conseil des ministres le 24 avril, avant d'être soumis au Parlement selon un calendrier permettant son adoption avant l'été.
Face à l'urgence d'assainir la vie politique, le gouvernement veut notamment mettre fin aux conflits entre intérêts publics et privés avec la publication et le contrôle du patrimoine des ministres et parlementaires, et interdire de tout mandat public les élus condamnés pénalement pour fraude fiscale et corruption.
Sondages très mauvais
Plusieurs dirigeants et cadres d'Europe Ecologie-Les Verts, (EELV), dont les ministres Cécile Duflot et Pascal Canfin, ont annoncé la publication de leur patrimoine sans attendre. Ils souhaitent "transformer l'affaire Cahuzac en opportunité pour plus de transparence pour lutter contre les paradis fiscaux". La ministre PS déléguée chargée des personnes handicapées et de la lutte contre l'exclusion Marie-Arlette Carlotti a déjà fait le pas.
Mais selon un sondage OpinionWay pour le journal et la chaîne de télévision LCI, 77% des Français estiment que leurs élus sont "plutôt corrompus", 36% des sondés exprimant du "dégoût" à l'égard de la politique. "La population a été ébranlée dans ses profondeurs, il y a aujourd'hui une rupture de confiance avec le monde politique", reconnaît-on dans l'entourage du chef de l'Etat.
Un temps évoquée, l'hypothèse d'un remaniement gouvernemental rapide semble remisé à plus tard. François Hollande a fait valoir que le scandale Cahuzac était le fait d'un homme et non la responsabilité de l'exécutif.
Le suivi de l'affaire par @RTSinfo sur Twitter:
agences/cab
Accusations de Libération contre Laurent Fabius démenties
Le journal Libération était critiqué lundi pour avoir propagé une rumeur sur une "possible affaire" de compte en Suisse de Laurent Fabius dans le sillage du scandale Cahuzac.
En Une, le quotidien français a titré: "Affaire Cahuzac, le cauchemar continue", et écrivait que Laurent Fabius a démenti auprès de lui "détenir un compte en Suisse".
A l'appui de sa thèse, le quotidien déclarait simplement que le site d'information Mediapart "explore (cette) piste".
"Libération perd la tête: il transforme en information une rumeur sur Fabius", a twitté dès dimanche soir le directeur du site Mediapart Edwy Plenel.
La Société civile des personnels de Libération, dans un communiqué diffusé lundi, a déploré une "faute déontologique grave".
M. Fabius avait "démenti formellement" dimanche auprès de l'AFP cette "rumeur", ajoutant avoir mandaté son avocat pour engager des poursuites judiciaires.