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La Corée du Nord brandit à nouveau la menace d'une guerre thermonucléaire

Patriot, Tokyo [Issei Kato]
Le Japon a déployé des missiles Patriot dans le centre de Tokyo pour faire face à tout tir de la Corée du Nord qui menacerait l'archipel. - [Issei Kato]
Alors que le Japon a déployé des missiles Patriot à Tokyo pour contrer d'éventuels tirs nord-coréens, la Corée du Nord a à nouveau brandi la menace mardi d'une guerre thermonucléaire, appelant les étrangers en Corée du Sud à envisager de quitter le pays.

La Corée du Nord a de nouveau agité mardi le spectre d'une guerre "thermonucléaire" et appelé les étrangers en Corée du Sud à envisager leur départ du pays, après avoir mis à exécution sa menace de retirer ses 53'000 employés du site intercoréen de Kaesong (lire encadré).

Regain de tension depuis décembre

Pyongyang, qui a récemment installé deux missiles de moyenne portée sur sa côte est, avait annoncé vendredi qu'elle ne pourrait plus garantir la sécurité des missions diplomatiques dans la capitale Pyongyang à compter du 10 avril, suggérant l'imminence d'un tir de missile ou d'un essai nucléaire.

Aucun des pays possédant une mission diplomatique à Pyongyang n'a cependant estimé nécessaire pour l'heure d'évacuer son personnel, rejetant les menaces du régime nord-coréen comme des gesticulations et des diatribes purement rhétoriques.

La péninsule coréenne connaît un regain de tension depuis le lancement réussi d'une fusée nord-coréenne en décembre dernier, considéré par les Occidentaux, Séoul et Tokyo comme un test de missile balistique. La situation s'est encore aggravée après un troisième essai nucléaire en février et des manoeuvres militaires conjointes en cours entre les Etats-Unis et la Corée du Sud.

Déploiement de missiles Musudan

La Corée du Nord a transporté en train, en début de semaine dernière, deux missiles Musudan et les a installés sur des véhicules équipés d'un dispositif de tir, selon Séoul. Le Musudan aurait une portée théorique de 3000 kilomètres, soit la capacité d'atteindre la Corée du Sud ou le Japon, qui a d'ailleurs déployé des missiles Patriot dans le centre de Tokyo pour faire face à tout tir de la Corée du Nord qui menacerait l'archipel (voir encadré).

Le Musudan pourrait même toucher des cibles à 4000 kilomètres en n'emportant qu'une charge légère, et donc théoriquement frapper Guam, île du Pacifique située à 3380 kilomètres de la Corée du Nord et où se trouvent 6000 soldats américains.

agences/vtom/hof

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Des missiles Patriot installés à Tokyo

Le Japon a déployé des missiles Patriot dans le centre de Tokyo pour faire face à tout tir de la Corée du Nord qui menacerait l'archipel, a-t-on appris mardi auprès du ministère de la Défense.

Deux lanceurs de missiles Patriot ont été installés au ministère de la Défense au coeur de la capitale nippone avant l'aube, afin d'intercepter un éventuel missile nord-coréen.

Des batteries d'intercepteurs seront aussi installées sur l'île d'Okinawa, a annoncé lundi le ministre de la Défense, Itsunori Onodera.

Les forces japonaises ont été autorisées à détruire tout missile nord-coréen qui menacerait le territoire nippon, avait indiqué lundi un porte-parole du ministère de la Défense.

Outre les batteries de Patriot, Tokyo a déployé des destroyers équipés du système d'interception Aegis en mer du Japon, avait précisé ce responsable.

Même la Chine appelle au calme

Le puissant allié chinois de la Corée du Nord, qui, agacé de n'être pas entendu, avait voté les dernières sanctions à l'ONU, l'a enjointe d'apaiser les tensions à plusieurs reprises ces derniers jours.

"Personne ne devrait être autorisé à précipiter dans le chaos une région, et à plus forte raison le monde entier, par égoïsme", a lancé dimanche le président chinois Xi Jinping.

La Maison Blanche a salué les efforts de la Chine et de la Russie dans ce dossier.

Fermeture du complexe intercoréen de Kaesong

Aucun employé nord-coréen n'était présent mardi matin sur le site intercoréen de Kaesong, au lendemain de l'annonce par la Corée du Nord du retrait de ses 53'000 citoyens de la zone et de la suspension des activités de ce complexe industriel.

Les employés nord-coréens de la zone d'activité économique de Kaesong gérée conjointement avec la Corée du Sud ne se sont pas présentés à leur travail mardi matin.

Leur absence a provoqué une fermeture de fait du complexe industriel pour la première fois depuis sa création en 2004.

Cette décision intervient alors que la péninsule coréenne connaît l'une de ses crises les plus graves depuis la fin de la guerre en 1953.