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Le président français impose des règles sur le patrimoine des élus

François Hollande veut moraliser la vie politique
François Hollande veut moraliser la vie politique / L'actu en vidéo / 2 min. / le 10 avril 2013
François Hollande a annoncé mercredi que les ministres, les parlementaires et les grands élus seront contraints à davantage de transparence sur leur patrimoine.

Le président français François Hollande a annoncé mercredi que les règles qui régissent le patrimoine des responsables publics seront "entièrement revues", dans la foulée du scandale Jérôme Cahuzac, du nom de son ex-ministre du Budget qui a avoué détenir à l'étranger un compte secret depuis une vingtaine d'années et menti au président et au Parlement français.

Une haute autorité "totalement indépendante" contrôlera les déclarations de patrimoine et d'intérêts des ministres, parlementaires, grands élus, a-t-il ajouté lors d'une allocution télévisée à l'issue du Conseil des ministres.

"Cette autorité étudiera de manière approfondie la situation de chaque ministre avant et après sa nomination", a expliqué François Hollande, dont les 34 ministres doivent publier leur patrimoine d'ici lundi.

Création d'un parquet financier

Le chef de l'Etat a en outre annoncé la création d'un parquet financier avec compétence nationale pour renforcer la lutte contre la grande délinquance économique et financière.

"J'ai décidé la création d'un parquet financier, c'est-à-dire d'un procureur spécialisé, avec une compétence nationale, qui pourra agir sur les affaires de corruption et de grandes fraudes fiscales", a-t-il déclaré, annonçant aussi la création d'un office central de lutte contre la fraude et la corruption.

Le président français a également annoncé des mesures pour renforcer la transparence des banques françaises et la lutte contre la grande délinquance économique et financière.

"Les banques françaises devront rendre publiques chaque année la liste de toutes leurs filiales partout dans le monde pays par pays" et devront "publier la nature de leurs activités", a-t-il déclaré.

ats/afp/hof

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Paradis fiscaux pris pour cible

Le président français a aussi annoncé sa volonté d'"éradiquer" les paradis fiscaux "en Europe et dans le monde".

La France établira une liste des paradis fiscaux basée sur la "réalité" des informations données.

Une liste existe déjà, mais elle ne contient plus énormément de paradis fiscaux dès lors que la plupart ont signé avec la France des accords d'échange de renseignements. Ces échanges se font toutefois de manière souvent restrictive.

Selon le chef de l'Etat, la liste sera dorénavant établie "en fonction de l'effectivité des informations données".

François Hollande entend aussi promouvoir l'échange automatique d'informations avec les pays étrangers pour connaître les avoirs détenus par les Français.

Conséquence de l'affaire Cahuzac

Revenant sur les aveux de l'ex-ministre du Budget Jérôme Cahuzac sur son compte bancaire non déclaré à l'étranger, François Hollande a dit avoir "été blessé, heurté, meurtri même par ce qui s'est produit".

Cela "va contre toutes mes conceptions personnelles, mes exigences politiques, mes engagements. Je ne peux pas laisser cette affaire sans une réponse à la hauteur", a-t-il insisté.

Interrogé sur un éventuel retour au Palais Bourbon de son ex-ministre, le président français a estimé que Jérôme Cahuzac qui a menti devant le Parlement, ne pouvait en conscience redevenir député.

"Il y a, je pense, une question de conscience si encore elle est possible d'être évoquée", a déclaré le chef de l'Etat. "Comment venir au Parlement, là où un mensonge a été prononcé?", a-t-il ajouté.