La Corée du Nord a tenu jeudi le monde en alerte avant un possible tir d'essai de missile. Elle a célébré, en pleine tourmente sur la péninsule coréenne, ses dirigeants défunts ou vivants, hérauts de la croisade anti-américaine du régime communiste.
Le président américain Barack Obama a appelé quant à lui jeudi la Corée du Nord à renoncer à son "attitude agressive" à l'occasion d'une rencontre à la Maison Blanche avec le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-Moon.
Renoncer à "jouer avec le feu"
"Personne ne souhaite voir un conflit" avec la Corée du Nord mais les Etats-Unis sont prêts à prendre les mesures nécessaires pour se défendre, a expliqué le président américain lors d'une brève allocution dans le Bureau Ovale.
Les Etats-Unis et la Corée du Sud ont sommé récemment la Corée du Nord d'arrêter de "jouer avec le feu" et de renoncer au tir de missile qu'elle semble vouloir effectuer au mépris des sanctions internationales et au risque d'embraser la péninsule.
Le G8 hausse le ton
Et les ministres des Affaires étrangères du G8, réunis à Londres, ont "condamné dans les termes les plus forts" l'attitude de la Corée du Nord et menacé de nouvelles sanctions le régime de Pyongyang en cas de nouveau test de missile.
Mais jeudi, les organes officiels de la propagande nord-coréenne ont toutefois observé une pause dans la litanie d'invectives et de menaces proférées quotidiennement depuis plusieurs semaines. Ils ont chanté les louanges du dirigeant Kim Jong-un à l'occasion du premier anniversaire de son accession au pouvoir suprême.
agences/olhor
La Chine "irritée"
La Chine semble "irritée" par les provocations de son allié nord-coréen mais ne compte pas abandonner son soutien au régime car elle souhaite conserver un "Etat-tampon" à ses frontières, a affirmé jeudi le patron du renseignement américain (DNI), James Clapper, lors d'une audition devant la commission du Renseignement de la Chambre des représentants..
Le DNI, qui chapeaute les 16 agences de renseignement américaines, a reconnu qu'il était difficile de savoir si le jeune dirigeant nord-coréen suivrait les pas de son père dans ses relations avec Pékin, qui détient une énorme influence sur l'économie de la Corée du Nord.
"Contrairement à son père, je pense qu'il sous-estime l'irritation et l'embarras des Chinois à son encontre", a estimé M. Clapper.
Pour autant, la Chine ne veut en aucun cas permettre une chute du régime de Pyongyang, selon lui.
Le pire scénario pour Pékin serait son écroulement qui "faciliterait l'unification de la Corée" sous l'égide du Sud, et placerait ainsi un allié des Etats-Unis à la frontière chinoise.
La Corée du Nord, "menace vitale"
La Corée du Sud et son allié américain ont relevé mercredi leur niveau d'alerte face à la "menace vitale" de la Corée du Nord qui serait sur le point d'effectuer un ou plusieurs tirs d'essai de missiles à l'approche de l'anniversaire de la naissance du fondateur du pays, le 15 avril.
Ignorant les mises en garde de son voisin et allié chinois, le régime nord-coréen a déployé la semaine dernière sur sa côte orientale deux missiles Musudan, d'une portée théorique de 4.000 kilomètres, soit la possibilité d'atteindre la Corée du Sud, le Japon ou l'île américaine de Guam, selon Séoul.
Furieux du nouveau train de sanctions adopté par le Conseil de sécurité de l'ONU après son troisième essai nucléaire en février et des manoeuvres militaires en cours entre les Etats-Unis et la Corée du Sud, Pyongyang a multiplié ces dernières semaines les déclarations belliqueuses, agitant même le spectre d'une guerre "thermonucléaire".