Les faits et le bilan
Alors que les derniers concurrents du marathon de Boston parvenaient sur la ligne d'arrivée, une première bombe a explosé à 14h50 locales (20h50 en Suisse) sur le bord de l'avenue empruntée par les coureurs. Une seconde bombe a suivi 13 secondes plus tard à une cinquantaine de mètres.
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Ces déflagrations ont causé la mort de 3 personnes, dont un enfant de 8 ans, et ont fait 176 blessés, dont 17 se trouvent dans un état critique.
Le gouverneur de l'Etat du Massachusetts a précisé devant la presse que seulement deux bombes avaient explosé et qu'aucun autre engin explosif n'avait été retrouvé. Evoquée lundi soir, la présence d'autres bombes n'a pas été confirmée et l'incendie qui s'est déclaré dans une bibliothèque avoisinante n'a rien à voir avec le drame.
Voir Témoignages de personnes qui étaient sur la ligne d'arrivée à Boston
Aucune revendication
Durant sa conférence de presse, le FBI n'a avancé aucune piste sur les auteurs de ces actions. Aucune piste n'est privilégiée et aucune revendication n'est parvenue à la police. Personne n'a été arrêté pour le moment.
Devant la presse, Barack Obama a déclaré que ses services ne savaient toujours pas qui était à l'origine des deux explosions, ni quelle en était la cause. Le président américain a évoqué un "acte de terrorisme" dont les commanditaires restent inconnus.
De son côté, le FBI a estimé que "notre enquête ne va sans doute certainement pas s'arrêter à la ville de Boston. Elle devrait s'étendre. Il s'agira d'une enquête mondiale".
L'enquête
Selon le FBI, aucune autre menace connue n'a été identifiée par les enquêteurs. Les investigations se poursuivent en différents de points de la ville mais "il n'y a pas d'autres menaces connues", selon le FBI. "Nous menons plusieurs interrogatoires, cela va prendre du temps. Nous demandons l'aide de la population qui aurait des informations", a ajouté le représentant de l'agence. Le FBI a précisé n'avoir eu aucune information sur des menaces avant le marathon.
Des médias ont indiqué que la police avait fouillé dans la nuit de lundi à mardi un appartement situé à Revere, en banlieue nord-est de Boston. Les pompiers de cette localité ont précisé sur leur page Facebook avoir été appelés par la police pour fouiller l'appartement de "quelqu'un qui présente un intérêt". L'analyse des caméras de surveillance est aussi en cours.
La piste d'un homme présent sur le toit de l'immeuble où a eu lieu la seconde explosion a aussi été avancée, notamment sur les réseaux sociaux. Un homme vêtu de noir qui aurait tenté d'accéder à une zone restreinte est actuellement recherché, selon des médias.
Les deux bombes sont décrites comme "artisanales" par des sources proches de l'enquête. Des roulements à bille, des lames de rasoir et des clous placés dans les bombes ont été retrouvés. "C'est la scène de crime la plus compliquée que j'ai jamais vue", selon le chef de la police de Boston.
Deux pistes privilégiées
Si les autorités n'avancent aucune hypothèse, les médias et les experts évoquent deux pistes distinctes, celle du terrorisme international et celle de l'extrémisme politique.
Certains éléments pourraient faire penser à un acte islamiste, même si les talibans pakistanais, liés à l'attentat raté à la voiture piégée de Times Square en mai 2010, ont nié toute implication. Un homme d'origine saoudienne, blessé au visage et plaqué au sol par un spectateur à proximité du lieu du drame, aurait été entendu par les forces de l'ordre. En outre, Boston rappelle aussi les attentats du 11 septembre, puisque c'est de là qu'ont décollé les deux avions envoyés sur le World Trade Center.
Plusieurs éléments pourraient aussi mettre les enquêteurs sur la piste d'extrémistes politiques, et en premier lieu le fait que ces explosions interviennent le jour du Patriots' Day, qui commémore la première bataille de la Révolution américaine en 1775 et qui est particulièrement fêté par les nationalistes américains, notamment pour affirmer leur haine du gouvernement fédéral. Le massacre de Virginia Tech en 2007 et Columbine en 1999 et l'attentat d'Okahoma City en 1995 ont eu lieu à cette période. En outre, le côté "artisanal" des bombes irait aussi plutôt dans cette direction.
La sécurité
Le niveau d'alerte a été augmenté sur le sol américain. Toutes les villes américaines, notamment New York et Washington, ont renforcé leurs mesures de sécurité, notamment autour des bâtiments officiels et des grands hôtels. Les aéroports sont aussi sous surveillance maximale.
A Boston, le lieu du drame a été bouclé et les mesures de sécurité sont très importantes. L'armée et la police sont visibles dans toute la ville. Tous les avions ont été brièvement cloués au sol à l'aéroport international Logan de Boston et une zone d'exclusion aérienne a été imposée au-dessus du site de l'explosion.
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Frédéric Boillat
Le suivi de notre correspondant Eric Guevara-Frey
Les hommages
Barack Obama donne l'ordre de mettre les drapeaux en berne sur les édifices publics américains jusqu'à samedi soir, en hommage aux victimes des attentats de Boston.
Les hommages ont aussi été rendus depuis le monde entier.
Le chef de la diplomatie suisse Didier Burkhalter a condamné "avec la plus grande fermeté" l'attentat, qui démontre la nécessité d'une action internationale résolue contre le terrorisme.
Le président français François Hollande a exprimé sa "très vive émotion" et déclaré la "totale solidarité de la France aux autorités et au peuple américains".
Le président russe Vladimir Poutine a exprimé ses condoléances à son homologue américain Barack Obama et proposé l'aide de la Russie dans l'enquête sur ce "crime barbare".
"Je présente mes sincères condoléances aux familles touchées, au peuple américain et au Président Obama. Nous partageons leur émotion", a pour sa part twitté le premier ministre belge Elio di Rupo.
Le pape François a déploré "une tragédie insensée" et s'est dit "profondément affligé".