Récemment rentré d'exil dans l'espoir de participer aux élections générales du 11 mai, l'ancien président du Pakistan Pervez Musharraf s'était présenté jeudi matin à une audience pour la prolongation de sa liberté sous caution dans l'affaire du renvoi de juges.
Mais ce qui ne devait être qu'une formalité administrative a pris des allures de thriller politico-judiciaire. "A notre grande surprise le juge a rejeté la prolongation et ordonné l'arrestation [de Pervez Musharraf]", a expliqué Muhammad Amjad, porte-parole de la formation de l'ancien président.
L'ex-président fera appel
Le général à la retraite a immédiatement quitté le tribunal après la décision du juge, sous la protection de ses gardes du corps, pour s'enfuir dans son 4x4 noir devant des policiers hébétés, selon un photographe de l'AFP.
Muhammad Amjad a informé que l'ancien président interjetterait appel le jour même à la Cour suprême. "Le comportement du général Musharraf montre son dédain de la procédure légale", a pour sa part réagi Ali Dayan Hasan, directeur pour le Pakistan de l'organisation Human Rights Watch.
afp/ptur
L'ex-président est mis en cause dans plusieurs affaires
Outre l'affaire des juges, Pervez Musharraf est mis en cause pour les meurtres du chef indépendantiste de la province du Baloutchistan (sud-ouest) Akbar Bugti et de l'ancienne Première ministre Benazir Bhutto.
Des avocats pakistanais tentent aussi de convaincre la Cour suprême de juger l'ancien président pour "haute trahison" pour avoir imposé l'état d'urgence alors qu'il régnait sur la seule puissance musulmane dotée de l'arme nucléaire.