Le président italien sortant Giorgio Napolitano, appelé à la rescousse par un Parlement dans l'impasse, a été réélu samedi. Ce résultat a provoqué la fureur du contestataire Beppe Grillo qui a crié au "coup d'Etat" et appelé à une "mobilisation populaire".
Discours prévu lundi
Dans sa première réaction publique après sa réélection, Giorgio Napolitano a souligné "la situation difficile" du pays. "J'espère fortement que dans les prochaines semaines, et à partir des jours à venir, que toutes les parties assumeront leurs devoirs dans le but de consolider les institutions de l'Etat", a-t-il déclaré.
Il a également indiqué qu'il préciserait ses intentions au cours de sa prestation de serment et dans son discours au Parlement prévus lundi à 17h00.
La réélection - une première dans l'histoire italienne - à une très large majorité de cet ancien communiste qui fêtera ses 88 ans en juin, a été accueillie par une longue ovation debout de la majorité des "grands électeurs".
"Aujourd'hui est une journée importante pour notre République. Je remercie le président Giorgio Napolitano pour son sens du devoir et sa générosité personnelle et politique qui lui a fait accepter de poursuivre son engagement dans un contexte aussi difficile et incertain", a aussitôt réagi le chef de la droite Silvio Berlusconi.
Son successeur à la tête du gouvernement, Mario Monti, a lui aussi remercié Giorgio Napolitano pour son "esprit de sacrifice".
Le M5S fâché
Le résultat n'a cependant pas fait l'unanimité. Le chef de file du Mouvement 5 Etoiles (M5S, contestataire) a évoqué un "coup d'Etat" et appelé à une manifestation devant le Parlement.
Ses partisans, rassemblés devant la Chambre des députés à Rome, criaient "Bouffons, bouffons!", "Honte!", tout en scandant le nom de leur candidat, le constitutionnaliste Stefano Rodota.
Ce dernier s'est toutefois dissocié de ces manifestations, adressant "un salut au président réélu". Il a en outre souligné "être opposé à une quelconque marche sur Rome", une allusion aux événements ayant précédé la prise du pouvoir par Benito Mussolini en 1922.
Giorgio Napolitano a cédé à la pression des responsables politiques, incapables de lui trouver un successeur après cinq tours de scrutin. "Je considère qu'il est de mon devoir d'offrir la disponibilité qui m'a été demandée", avait expliqué le chef de l'Etat.
agences/lan
Une tâche difficile
L'Italie, troisième économie de la zone euro, n'a cessé de s'enfoncer dans la crise politique depuis les élections législatives des 24 et 25 février qui n'ont dégagé aucune majorité claire.
La tâche du président est lourde.
L'Italie se trouve depuis quatre mois avec à sa tête un gouvernement démissionnaire et les élections législatives de fin février ont débouché sur une équation insoluble avec la gauche qui a la majorité absolue à la Chambre des députés, mais pas au Sénat, divisé en trois blocs de forces: la gauche, la droite berlusconienne et le M5S.