Interviewé par le journal ibérique "El País", Hervé Falciani, actuellement réfugié en Espagne, pays qui vient de refuser son extradition en Suisse, s'est exprimé sur le vol de données bancaires, sa situation et ses motivations.
L'ex-informaticien de HSBC Genève a affirmé que son départ de France vers l'Espagne était calculé: il tenait à se faire arrêter. Selon lui, la justice américaine, avec laquelle il affirme avoir également collaboré, l'aurait averti que des dangers planaient sur sa vie et l'aurait également aidé à préparer sa sortie de l'hexagone.
Une arrestation voulue
C'est ainsi qu'il explique son choix de se rendre à Barcelone en bateau depuis Sète (sud de la France), le contrôle d'identité rendu obligatoire par un passage en eaux internationales lui assurait d'être interpellé à son arrivée, la Suisse ayant émis un mandat d'arrêt international.
Jusqu'alors, la version officielle parlait de contrôle de routine. Sa date de voyage aurait par ailleurs été choisie par rapport au juge qui s'occuperait de son dossier après son interpellation.
"Pas qu'une liste de noms"
Hervé Falciani a également assuré ne pas avoir seulement sorti une liste de clients: "On a beaucoup parlé de la liste Falciani, mais les données que j'ai mises à disposition ne contenaient pas que des informations sur des évadés fiscaux".
"L'information dont je dispose démontre que les banques suisses se livrent à une guerre économique, elles sont l'ennemi", a assuré le Français lors de l'entretien, affirmant également que les banques s'adaptent à toutes les directives contre l'évasion fiscale et le blanchiment, et les contournent.
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"Mensonges en provenance de Suisse"
Hervé Falciani assure n'avoir jamais demandé d'argent pour remettre les données en sa possession.
"J'en ai marre d'entendre des mensonges en provenance de Suisse. La justice de ce pays répète que j'ai essayé de les vendre car c'est le seul moyen qu'elle a de m'accuser du délit d'espionnage industriel", a-t-il soutenu.
"El País" relève que la version de l'ex-informaticien de HSBC est corroborée par le ministère public espagnol et le procureur français Eric de Montgolfier, avec qui il a également collaboré.