Des milliers de personnes se sont réunies dans la soirée dans plusieurs villes pour saluer la victoire "de l'égalité entre homos et hétéros", ou pour manifester "leur rage" après l'adoption du texte ouvrant le mariage et l'adoption aux couples d'homosexuels (Lire: Le Parlement français a définitivement entériné le mariage homosexuel).
Les pro ont rassemblé 2500 personnes à Paris et les anti 3500, selon la préfecture de police. Leur défilé s'est conclu par des affrontements de radicaux avec les forces de l'ordre et douze opposants "identifiés comme des meneurs" ont été interpellés, a annoncé le ministère de l'Intérieur dans la nuit.
Opposants déterminés
"Si certains pensent que c'est fini, on va leur montrer que ce n'est pas fini", a lancé l'égérie du mouvement Manif pour tous, Frigide Barjot, à la tête d'un cortège de plusieurs milliers de personnes dans le centre de Paris. Après une minute de silence, les manifestants ont repris leurs slogans, comme "Hollande, l'ennemi de la famille.
A Lyon, une quinzaine de manifestants opposés au mariage homosexuel ont été interpellés à la suite d'incidents avec la police. Un commissaire de police a été blessé par un pavé à la tête et au moins une personne a été interpellée. Une manifestation nationale est prévue le 26 mai.
Tension au Parlement
La tension qui a présidé aux débats parlementaires est restée présente jusqu'au bout: deux manifestants ont tenté de déployer une banderole au sein de l'hémicycle dans les tribunes du public avant d'être évacués.
Environ 200'000 Français déclarent être en couple avec une personne de même sexe (soit 0,6% des couples) et dans un cas sur dix vivre avec un enfant, selon une récente enquête. La France est le quatorzième pays à ouvrir le mariage civil et l'adoption aux couples homosexuels.
agences/cab
La fierté de Christiane Taubira
La ministre de la Justice Christiane Taubira a estimé que la vague de contestation "va retomber", rappelant le précédent du PACS, un contrat civil ouvert aux homosexuels adopté en 1999 malgré les virulentes contestations et qu'aujourd'hui plus personne ne conteste.
Christiane Taubira a dit sa "fierté" d'avoir porté ce texte "de liberté, d'égalité et de fraternité".
Promulgation d'ici un mois
Le président François Hollande doit encore promulguer le texte qui permettra aux premières unions de se conclure dès cet été.
Mais l'opposition ne désarme pas: les sénateurs et députés de l'opposition de droite ont saisi le Conseil constitutionnel pour contester la conformité du texte de loi avec la Constitution française et le droit international.
Le Conseil constitutionnel a un délai d'un mois pour rendre sa décision.