Des coups de feu ont été tirés dimanche à la mi-journée faisant trois blessés devant le Palais Chigi, siège du gouvernement à Rome, au moment où le gouvernement Letta prêtait serment au Palais du Quirinal, à un kilomètre de là.
Les trois blessés sont deux carabiniers et la personne qui a tiré sur eux. L'un des carabiniers a été blessé au cou, l'autre à une jambe, et leur agresseur est également hospitalisé. Une passante frôlée par un projectile a aussi été prise en charge.
"Un acte isolé"
Selon les témoignages recueillis par l'AFP, l'auteur des tirs est un Calabrais de 49 ans, s'est présenté devant Palais Chigi bien habillé, d'une veste avec une cravate.
"C'est le geste d'un fou déséquilibré", a affirmé le maire de Rome, Gianni Alemanno, devant la presse, en indiquant que les deux carabiniers blessés et la passante "ne sont pas dans un état grave".
Ces coups de feu peuvent être considérés "comme un acte isolé", "le geste criminel tragique d'un chômeur qui voulait se suicider", a affirmé le nouveau ministre italien de l'Intérieur, Angelino Alfano.
Le Palais Chigi est situé sur une place donnant sur l'artère commerciale et touristique du Corso, à environ un kilomètre du Quirinal. L'état d'alerte a été décrété sur la place du Quirinal, où les nombreux badauds ont été évacués.
Fin d'impasse politique
Le chrétien démocrate de gauche Enrico Letta, chargé mercredi de constituer un gouvernement par le président Giorgio Napolitano et qui avait accepté cette fonction officiellement samedi, a été le premier à prêter serment sur la Constitution avant que chacun de ses 21 ministres fasse de même, devant le chef de l'Etat.
Ce cabinet est né samedi d'une coalition gauche-droite totalement inédite dans la péninsule (Lire: Enrico Letta a réussi à former un gouvernement italien). Il se distingue par une moyenne d'âge plutôt basse (53 ans, 10 de moins que le gouvernement Monti) et une forte présence de femmes (7 sur 21).
Cet exécutif, accouché dans la douleur au terme de deux mois d'impasse politique, est le résultat d'un savant dosage, avec neuf ministres du Parti démocrate, principal parti du centre gauche, cinq du PDL de Silvio Berlusconi et trois centristes, quatre autres étant des technocrates.
Pour la plupart des commentateurs, c'était comme l'a affirmé le président Giorgio Napolitano, "le seul gouvernement possible".
ats/aduc
Félicitations du président du Conseil européen
Le président du Conseil européen Herman Van Rompuy a "félicité chaleureusement" dimanche le Premier ministre Enrico Letta "pour la formation du nouveau gouvernement" et l'a encouragé à poursuivre les réformes de son prédécesseur Mario Monti.
"Je suis sûr que sous sa direction, un fort élan sera donné pour assurer la stabilité politique de l'Italie", a-il écrit dans un communiqué.
Enrico Letta "et son gouvernement auront le soutien plein et entier des institutions européennes dans la poursuite des réformes que l'Italie a entreprises, nécessaires pour la croissance et l'emploi et respectueuses de finances publiques saines", a-t-il ajouté.
Débat quant à la viabilité du gouvernement
La presse européenne s'interrogeait dimanche sur la viabilité du gouvernement de coalition formé la veille en Italie après des mois d'impasse politique, ainsi que sur le rôle qu'y jouera l'ancien Premier ministre Silvio Berlusconi, dont les alliés ont obtenu des postes-clés.
Le nouveau gouvernement "présente des caractéristiques paradoxales", souligne le quotidien portugais Diario de Noticias: "il réunit une partie de la gauche et de la droite, avec des personnalités de formations politiques ayant échangé des accusations et des insultes ces dernières années".
Dès lors, "rien ne nous prouve (...) que la sauce prendra face aux réformes importantes qui attendent la république" italienne, s'inquiète La Libre Belgique.
Mais la tonalité de la presse européenne n'est pas entièrement négative. Beaucoup saluent le rôle prépondérant joué par le président de la République Giorgio Napolitano, 87 ans, dans la sortie de l'impasse politique.