Le propriétaire de l'immeuble du Bangladesh qui s'est effondré mercredi sur ses occupants, faisant plus de 370 tués selon un bilan toujours provisoire, a été interpellé dimanche, a rapporté la police. Il tentait de trouver refuge en Inde.
Le propriétaire, un dirigeant du mouvement de jeunesse de la Ligue Awami au pouvoir, a été interpellé par le bataillon d'action rapide, unité d'élite de la police, dans la ville frontalière de Benapole, a dit le chef de la police du district de Dacca.
Un Espagnol recherché
Un industriel espagnol, co-propriétaire d'un atelier de confection dans l'immeuble qui s'est effondré dans la banlieue de Dacca, capitale du Bangladesh, est lui considéré comme l'un des principaux suspects dans l'enquête sur la catastrophe, a annoncé la police qui le recherche.
Il est directeur général d'une société installée sur plus de 2000 m2 dans l'immeuble effondré, selon le site internet de la société.
Quatre autres sociétés visées
Les propriétaires de quatre autres sociétés et lui sont visés par une enquête préliminaire pour "homicide par négligence", un crime passible de cinq ans de prison, a dit un responsable de la police.
Des rescapés ont raconté que des ouvriers travaillant au sein du bâtiment s'étaient publiquement inquiétés la veille de fissures, mais leurs employeurs les ont forcés à embaucher mercredi, ignorant leurs mises en garde.
Le partenaire de l'Espagnol en affaires a été arrêté samedi avec deux autres propriétaires d'ateliers, a fait savoir un porte-parole de la police de Dacca.
La catastrophe a fait au moins 376 tués et 1200 blessés.
ats/aduc/hof
Groupe italien Benetton impliqué
Des chemises portant les étiquettes "United Colors of Benetton" du groupe italien Benetton ont été retrouvées par un photographe de l'AFP au Bangladesh dans les décombres de l'immeuble effondré mercredi.
Il abritait des ateliers de confection travaillant pour de grandes firmes occidentales, dont la marque espagnole Mango et le britannique Primark.
Pourtant, le groupe italien avait affirmé après l'accident que "les gens concernés dans l'effondrement de l'atelier au Bangladesh n'étaient pas des fournisseurs de Benetton".
L'AFP a par ailleurs trouvé sur le site des étiquettes destinées à la marque américaine de prêt-à-porter féminins Cato.
Le groupe de défense des ouvriers du textile, Clean Clothes Campaign, basé à Amsterdam, a pour sa part affirmé que des étiquettes de la marque européenne C&A avaient été retrouvées. Cependant, C&A a dit ne plus avoir de lien avec un fabricant basé au Rana Plaza depuis octobre 2011.
Un incendie éclate dans les décombres
Un incendie a éclaté dimanche dans les décombres de l'immeuble d'ateliers de confection qui s'est effondré au Bangladesh.
Le feu a tué une rescapée qui était en train d'être retirée des ruines, a indiqué le chef des pompiers.
"Le feu a éclaté dans les ruines, alors que nous étions en train de sortir une femme qui était, croyons-nous, la dernière survivante. Elle est morte et un sauveteur a été blessé", a déclaré le chef des pompiers.
"Nous sommes arrivés à éteindre l'incendie, mais lorsque nous sommes revenus nous avons vu qu'elle était morte", a-t-il poursuivi.
La télévision, qui suivait le sauvetage en direct, a montré les pompiers en train de pleurer après la mort de la dernière survivante, piégée dans les ruines.