L'Union européenne traverse une "crise de légitimité" et doit faire un effort "pour devenir un moteur de développement durable", a estimé Enrico Letta, le nouveau chef du gouvernement italien. Il s'est également dit en faveur d'une "Europe fédérale".
"Au niveau des institutions européennes, nous individualiserons les stratégies pour parvenir à la croissance sans compromettre l'assainissement des finances publiques", a-t-il ajouté dans son discours exposant son programme à la Chambre des députés.
Marge de manoeuvre demandée
Enrico letta a assuré en outre que l'Italie "respectera les engagements" pris envers l'UE, mais qu'elle espère grâce à ce respect "avoir une marge de manoeuvre" supérieure dans ses négociations avec la Commission européenne pour pouvoir financer des politiques de relance économique.
Il a aussi annoncé que son gouvernement supprimerait la taxe sur les résidences principales. Outre la suppression du paiement de la quote-part prévue en juin pour la très impopulaire taxe foncière instauré par le gouvernement de Mario Monti, il a annoncé "une réforme complète" du système des impôts.
Réforme de la loi électorale
Enrico Letta veut s'attaquer à la loi électorale tant décriée dans la Péninsule serait réformée d'ici le prochain scrutin national. Selon lui, la nouvelle loi apportera des garanties pour renforcer la stabilité de l'exécutif gouvernemental.
Après deux mois d'impasse, un nouveau gouvernement a été formé samedi en Italie sous la forme d'une coalition gauche-droite incarnée par le nouveau Premier ministre démocrate Enrico Letta et par son numéro deux, le chef du parti de Silvio Berlusconi, Angelino Alfano. (Lire: Enrico Letta a réussi à former un gouvernement italien)
agences/mre
Suppression des salaires pour les ministres parlementaires
Enrico Letta a annoncé la suppression des salaires des ministres qui touchent déjà une indemnité en tant que parlementaires.
Pour restituer de la crédibilité à la politique, "il faut repartir de la décence, de la sobriété, des scrupules, et de la banalité d'une gestion de bon père de famille", a précisé Enrico Letta au sujet de cette suppression de salaires ministériels.
Le nouveau chef du gouvernement est en outre revenu sur le financement public des partis politiques, affirmant que celui-ci sera "révolutionné", sans préciser comment et sans annoncer son abolition.
Première visite en Allemagne
Le nouveau chef du gouvernement italien, Enrico Letta, fera sa première visite à l'étranger à Berlin où Angela Merkel le recevra mardi, a-t-on appris lundi de sources officielles allemande et italienne.
Enrico Letta se donne 18 mois
Le nouveau chef du gouvernement italien a aussi annoncé qu'en cas d'absence de succès de ses réformes dans les 18 prochains mois, il en tirerait les conséquences et partirait.
"La seule issue possible est le succès. Dans 18 mois, je vérifierai si les réformes arrivent à bon port. Si en revanche tout s'enlise, j'en tirerai les conséquences", a-t-il affirmé.
Les députés accordent leur confiance
Les députés italiens ont largement accordé leur confiance lundi soir au nouveau président du Conseil, Enrico Letta..
Sur les 606 députés qui ont voté, 453 ont dit "oui" au gouvernement Letta, tandis que les "non" ont été 153. Les sénateurs se prononceront à leur tour ce mardi en donnant leur feu vert définitif.