Alors qu'aucune issue au conflit n'est en vue en raison des divisions au sein de la communauté internationale, les Etats-Unis ont pour la première fois jeudi envisagé publiquement d'armer les rebelles syriens.
Pas de décision
Le secrétaire américain à la Défense Chuck Hagel a reconnu du bout des lèvres que Washington n'écartait plus la possibilité de donner des armes à l'opposition. Le gouvernement syrien est soupçonné d'utiliser des armes chimiques. (Lire: La Syrie a probablement utilisé des armes chimiques, juge Washington)
Barack Obama, invité à réagir aux propos de son ministre, a dit "envisager toutes les options". "Alors que nous voyons davantage de signes d'effusion de sang et d'utilisation possible d'armes chimiques en Syrie, nous voulons nous assurer qu'armer les rebelles améliorera réellement la situation plutôt que la rendre plus complexe et meurtrière", a estimé le président américain.
Nouveaux combats meurtriers
Sur le terrain, les combats se sont déplacés aux abords de Banias, ville à majorité alaouite. L'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH), proche des rebelles, fait état de la mort de 50 personnes, dont des femmes et des enfants, jeudi lors de la prise du village côtier de Baida.
Les trois principales villes de la côte, Banias, Lattaquié et Tartous, et leurs régions, constituent le "pays alaouite" d'où est issu Bachar al-Assad.
agences/asch
Lakhdar Brahimi démissionnaire?
Sur le plan diplomatique, le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon a reçu jeudi matin les ambassadeurs des cinq pays membres permanents du Conseil de sécurité pour évoquer la situation en Syrie et le sort du médiateur Lakhdar Brahimi.
L'émissaire de l'ONU et de la Ligue arabe est, selon certains diplomates à l'ONU, sur le point de démissionner. Un collaborateur de Lakhdar Brahimi a indiqué à l'AFP que celui-ci envisage de quitter ses fonctions, mais ne prendra pas de décision avant la mi-mai.
Les journalistes fortement menacés
Les journalistes qui couvrent la crise en Syrie sont victimes tant du régime que des rebelles, assure Amnesty International, déplorant ces agressions qualifiées de "crimes de guerre".
"Nombre de journalistes, présents en Syrie pour rapporter les violations des droits de l'Homme commises dans ce pays, ont été tués, arrêtés de manière arbitraire, détenus, victimes de disparition et de tortures depuis deux ans", affirme l'organisation à l'occasion de la Journée mondiale de la liberté de la presse vendredi.
Selon Reporter sans frontières (RSF), en deux ans, 23 journalistes ont été tués et 58 journalistes-citoyens ont subi le même sort.