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Le procès néonazi en Allemagne ajourné jusqu'au 14 mai

Début d'un procès de néonazis en Allemagne
Début d'un procès de néonazis en Allemagne / L'actu en vidéo / 1 min. / le 6 mai 2013
Le procès d'une néonazie et de quatre complices présumés, accusés de dix meurtres dont neuf xénophobes, a été ajourné jusqu'au 14 mai quelques heures après son ouverture lundi à Munich.

Le procès historique de néonazis en Allemagne, qui s'est ouvert lundi devant une Cour de Munich, a été ajourné au 14 mai. La défense a demandé la révocation d'un des juges.

Les audiences prévues mardi et mercredi ont été ajournées, a indiqué le président du tribunal, Manfred Götzl.

Juge accusé de partialité

La justice entend ainsi examiner des demandes de renvoi pour partialité déposées par les trois avocats de Beate Zschäpe, principale accusée dans ce procès où elle comparaît pour sa participation aux meurtres de dix personnes, dont huit Turcs ou personnes d'origine turque.

Ces avocats accusent notamment le président du tribunal, Manfred Götzl, de partialité.

Cet ajournement va encore ralentir une procédure déjà longue qui devrait se poursuivre pendant deux ans, selon certaines sources judiciaires. Plus de 600 témoins sont en effet attendus à la barre.

Murée dans son silence

Beate Zschäpe, 38 ans, accusée d'avoir participé à dix meurtres entre 2000 et 2007, est apparue devant le tribunal, sans menottes, et est restée muette tout au long de la première journée d'audience.

Elle doit répondre de sa participation présumée à neuf meurtres xénophobes, plus celui d'une policière en 2007.

La néonazie est également soupçonnée d'être impliquée dans deux attentats contre des communautés étrangères et 15 braquages de banque, selon l'acte d'accusation.

Deux acolytes de la jeune femme, Uwe Böhnhardt (34 ans) et Uwe Mundlos (38 ans), les meurtriers présumés, s'étaient donné la mort, le 4 novembre 2011.

afp/pym/jgal

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Une affaire "honteuse" pour l'Allemagne

Cette affaire a été marquée par une cascade de scandales autour de l'enquête et mis en lumière de graves dysfonctionnements au sein de la police et des services de renseignements intérieurs, censés disposer d'"indics" dans les milieux néonazis mais qui semblent avoir manifesté un aveuglement coupable.

Fin avril, l'Allemagne a officiellement présenté des excuses à l'ONU pour les erreurs commises durant l'enquête.

Une délégation turque présente
Avant l'ouverture du procès, la chancelière Angela Merkel, qui avait exprimé l'an dernier "la honte" de l'Allemagne devant ces crimes, a assuré dans le grand journal turc Hürriyet que toute la lumière serait faite sur ces meurtres.

Des membres du Parlement turc doivent assister au procès, organisé dans le tribunal où fut jugé à partir de 2009 l'ancien gardien de camp nazi John Demjanjuk.

Beate Zschäpe, treize ans de clandestinité

Beate Zschäpe, âgée de 38 ans, originaire de l'ex-RDA et qui a vécu 13 ans dans la clandestinité, faisait partie de la cellule néonazie Clandestinité national-socialiste (NSU) qui disposait de soutiens dans la mouvance extrême droite, active surtout en ex-RDA depuis la Réunification.

Murée dans son silence depuis qu'elle s'est rendue à la police le 8 novembre 2011, Beate Zschäpe ne compte pas s'exprimer sur les faits reprochés, ont prévenu ses trois défenseurs.

Familles accusées à tort
Les avocats des parties civiles ont souhaité que ce procès permette de faire la lumière au maximum sur les circonstances de ces meurtres qui visaient des petits commerçants.

Les familles des victimes ont été accusées à tort, et jamais la piste xénophobe n'a, semble-t-il, été explorée sérieusement par les enquêteurs.

Manifestation antiraciste devant le tribunal

Moins de cent manifestants antiracistes se sont rassemblés lundi matin devant le tribunal de Munich.

Ils ont déployé des banderoles telles que "contre la terreur nazie et le racisme au quotidien" et appelé l'Etat allemand à davantage lutter contre les crimes commis par les sympathisants ou militants d'extrême droite.

Devant l'entrée du tribunal, cernée de caméras de télévision et de curieux, des dizaines de policiers ont été déployés alors que certains craignaient la venue de militants d'extrême droite.