Le parti de Nawaz Sharif en tête des élections au Pakistan
Le parti de l'ancien Premier ministre Nawaz Sharif, qui brigue un troisième mandat à la tête du gouvernement du Pakistan, semblait nettement en tête des élections législatives, selon un décompte partiel samedi. Le parti d'Imran Khan serait en troisième position.
Selon des résultats reposant sur un décompte partiel des bulletins, le parti de Nawaz Sharif, la Ligue musulmane (PML-N, opposition) serait certain d'obtenir au moins 40 des 272 sièges à l'Assemblée nationale.
Ces premiers résultats apparaissent comme un revers pour le Parti du peuple pakistanais (PPP), au pouvoir depuis cinq ans, et qui n'obtiendrait pour l'instant que 20 élus.
Sharif et Khan au parlement fédéral
Nawaz Sharif, chef de la Ligue Musulmane (PML-N) et Premier ministre de 1990 à 1993 et de 1997 à 1999, a été élu dans une circonscription de son fief du Pendjab, a indiqué son porte-parole, alors que de premiers résultats, partiels, commençaient à être distillés après la fermeture des bureaux de vote.
Imran Khan, chef du Mouvement pour la Justice (PTI), parti qui ne comptait aucun député à l'assemblée sortante mais considéré comme une force montante pendant cette campagne électorale, a été quant à lui élu à Peshawar, capitale de la province du Khyber Pakhtunkhwa, a reconnu son principal adversaire local Ghulam Bilour.
Forte participation
Le vote s'est achevé samedi en début de soirée, a annoncé la commission électorale, qui a fait état d'une "forte" participation lors de ce scrutin historique pour la consolidation démocratique dans ce pays.
La plupart des bureaux de vote ont fermé à 18h (13h GMT), une heure plus tard que prévu, en raison d'une forte affluence, ont indiqué les autorités.
Attentats meurtriers et soupçons de fraude
Les bureaux de vote ont fermé toutefois à 20h (15h GMT) à Karachi, où le scrutin a été entaché par des allégations de fraudes, des retards à l'ouverture de bureaux de vote et un attentat des talibans qui a fait onze morts.
Un autre attentat à Peshawar porte à 22 le nombre de victimes en ce jour d'élections.
Un tournant démocratique
Plus de 86 millions de Pakistanais ont choisi leurs 342 députés de l'Assemblée nationale et leurs représentants dans les 4 assemblées provinciales. Le parti arrivé en tête du scrutin national sera ensuite chargé de former le gouvernement.
Ce scrutin est considéré comme historique car il va permettre à un gouvernement civil de passer la main à un autre après avoir terminé un quinquennat complet, une première dans ce pays créé en 1947 dont l'histoire est jalonnée de coups d'Etat.
afp/ptur
Un scrutin menacé par les talibans
Deux heures environ après le début du vote, une dizaine de personnes ont été tuées à Karachi (sud) dans un attentat contre un candidat laïc, selon un médecin de l'hôpital Jinnah de Karachi.
Peu de temps après, un autre attentat est survenu devant un bureau de vote pour femmes à Peshawar, faisant 8 blessés selon la police.
Dans la province instable du Baloutchistan (sud-ouest), six personnes ont été tuées dans différentes attaques, portant à au moins 18 le nombre de tués dans des violences électorales samedi.
Le processus électoral est depuis le départ sous la menace constante du Mouvement des talibans du Pakistan, principal groupe rebelle islamiste du pays, qui le juge "non islamique" et à la solde des "infidèles".
Selon la Commission des droits de l'Homme du Pakistan, cette campagne électorale est déjà la plus meurtrière de l'histoire du pays.