Nawaz Sharif prêt à former une coalition au Pakistan
L'ancien Premier ministre Nawaz Sharif, 63 ans, se tenait prêt dimanche à former un gouvernement de coalition pour résoudre les graves problèmes du Pakistan, après sa victoire à des législatives historiques marquées par une forte participation et des violences éparses.
Nawaz Sharif (lire son portrait ci-contre) a prononcé dans la nuit de samedi à dimanche un discours de victoire devant ses supporters qui célébraient ardemment la victoire du parti de la Ligue musulmane (PML-N, centre-droite) à Lahore (est).
Nécessaire coalition
Après le dépouillement de plus de la moitié des bulletins de vote, les chaînes pakistanaises pronostiquaient une récolte de plus de 115 sièges, sur les 272 députés élus directement, pour les troupes de Nawaz Sharif, et l'élection d'une trentaine d'autres pour le PTI, et autant pour le PPP du clan Bhutto.
"J'invite tous les partis à s'asseoir autour d'une table avec moi pour résoudre les problèmes du pays", a lancé Nawaz Sharif, qui aura besoin de former une coalition pour diriger le seul pays musulman doté de l'arme nucléaire, confronté à une crise énergétique sans précédent et à la rébellion talibane.
Un pays miné par l'insurrection talibane
Sur le front économique, l'importation de pétrole pour nourrir les centrales électriques du pays, qui ne suffisent d'ailleurs pas à la demande intérieure, creuse la dette du pays et plombe ses réserves de devises étrangères.
Côté sécuritaire, Nawaz Sharif hérite d'un pays miné par l'insurrection des talibans pakistanais du TTP et dont la stabilité dépend aussi de la pacification de l'Afghanistan voisin après le retrait des forces de l'Otan à la fin 2014.
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afp/ptur
Un scrutin menacé par les talibans
Deux heures environ après le début du vote, une dizaine de personnes ont été tuées à Karachi (sud) dans un attentat contre un candidat laïc, selon un médecin de l'hôpital Jinnah de Karachi.
Peu de temps après, un autre attentat est survenu devant un bureau de vote pour femmes à Peshawar, faisant 8 blessés selon la police.
Dans la province instable du Baloutchistan (sud-ouest), six personnes ont été tuées dans différentes attaques, portant à au moins 18 le nombre de tués dans des violences électorales samedi.
Le processus électoral est depuis le départ sous la menace constante du Mouvement des talibans du Pakistan, principal groupe rebelle islamiste du pays, qui le juge "non islamique" et à la solde des "infidèles".
Selon la Commission des droits de l'Homme du Pakistan, cette campagne électorale a été la plus meurtrière de l'histoire du pays.