Ilich Ramirez Sanchez, alias Carlos, est une nouvelle fois jugé lundi en France pour quatre attentats ayant fait onze morts et près de 150 blessés.
Le Vénézuélien, longtemps recherché par les polices de nombreux pays, n'a pas quitté les prisons françaises depuis son interpellation au Soudan en 1994.
Plusieurs procès
Reconnu coupable en 1997, à l'issue d'un premier procès, du meurtre en 1975 à Paris de trois hommes, dont deux policiers, il a déjà été condamné définitivement à la réclusion criminelle à perpétuité.
En décembre 2011, la justice française l'a à nouveau condamné à la perpétuité assortie de 18 ans de sûreté, pour quatre attentats commis en France en 1982 et 1983, qui ont fait 11 morts et près de 150 blessés.
C'est contre ce verdict que Carlos a fait appel. En première instance, il avait refusé de se reconnaître la moindre implication dans ces attentats, tout en revendiquant son statut de "révolutionnaire professionnel" qui veut faire croire que son "combat" a tué "1500 à 2000" personnes.
ats/pym
Les faits reprochés
Selon l'accusation, le mobile de la campagne d'attentats de 1982 et 1983, pour lesquels Carlos est accusé de complicité, était d'obtenir la libération de sa compagne allemande Magdalena Kopp et du Suisse Bruno Bréguet.
Les deux membres de son groupe avaient été arrêtés à Paris en février 1982.
Quelques jours plus tard, un courrier au ministre de l'Intérieur réclamait leur libération "dans un délai de trente jours", ultimatum assorti de "menaces de guerre" contre la France. Les empreintes digitales de Carlos étaient identifiées sur le document.
Le 29 mars 1982, une bombe explosait dans un train Paris-Toulouse faisant 5 morts et 28 blessés.
Le jour où débutait le procès de ses complices, le 22 avril, l'explosion d'une voiture piégée devant le siège du magazine "Al Watan Al Arabi" à Paris, tuait une personne et en blessait 66.
Les deux autres attentats commis le 31 décembre 1983 à la gare de Marseille (2 morts et 33 blessés) et contre un TGV Marseille-Paris (3 morts et 12 blessés) sont intervenus alors que les deux "camarades" purgeaient leur condamnation à quatre et cinq ans de prison.
Carlos soigne son entrée
"J'ai interdit à mes avocats de venir me défendre", pour protester contre le manque de soutien des autorités vénézuéliennes, a déclaré Carlos, en français, à l'ouverture des débats .
Il a demandé la désignation d'avocats commis d'office pour le représenter et la poursuite, malgré tout, du procès.
"Ce n'est pas contre la cour (...) je n'ai aucune intention de saboter le procès", a expliqué l'accusé vénézuélien, qui met en cause le refus des autorités de son pays de prendre en charge les frais de sa défense durant le procès
Il assimile l'attitude de son gouvernement à un "sabotage", ne mâchant pas ses mots contre l'ambassadeur du Venezuela qu'il a qualifié de "voleur", de "corrompu".